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Une école d’usinage pour des jeunes dès15 ans

Usin’up academy, école de production en usinage, ouvre à la rentrée. Pourront s’y former, afin d’obtenir un CAP, des jeunes de 15 ans à 18 ans dans des promotions de petite taille.

Usin’up academy. C’est le nom que portera l’école de production en usinage qui ouvrira ses portes à sa première promotion de douze élèves en septembre. Objectif : former, dès 15 ans, des jeunes au CAP de conducteur d’installation de production.

Une alternative au milieu scolaire classique

La spécificité de cet établissement privé, mais gratuit et reconnu par l’État, c’est de proposer « à des élèves qui ont des difficultés dans le milieu scolaire classique, ne s’y retrouvent pas et sont parfois en décrochage, un contexte plus sécurisant », explique Jean-Baptiste Luquiau, récemment recruté pour prendre la direction de l’école de production. « Une alternative aux lycées pros ou aux CFA, sans concurrence », appuie-t-il.

Avec l’application d’une pédagogie particulière comme moteur : le « faire pour apprendre ». Concrètement, sur 35 heures d’enseignement hebdomadaires, 24 seront dédiées à la production. Le reste relevant de l’enseignement général (français, mathématiques…).

Le tout dans un seul et même lieu, l’atelier de 425 m², équipé, qu’Usin’up academy loue au sein de la Fab’academy, rue du Ribay, déjà pôle de formation de l’Union des industries et métiers de la métallurgie. Et piloté par une équipe « composée de maîtres professionnels et d’enseignants, à taille réduite pour ne pas multiplier les intervenants et instaurer des repères pour les jeunes ».

« On va lier au maximum les cours des matières générales, pour les appliquer à ce que les élèves réalisent en atelier et toujours associer la théorie à la pratique »,poursuit le directeur.

À l’arrivée, les jeunes apprendront leur métier tout en réalisant de véritables commandes pour des clients. Mais sans la mise sous pression que pourrait apporter un travail en entreprise « classique ».

« Un bon levier pour préparer un apprentissage »

« Une école de production, ça peut être un bon levier pour préparer un apprentissage, faire monter ces jeunes en compétences », ajoute Patrick Lambert, président de l’association qui gère la structure. « En sortant avec un CAP, ils seront tout à fait opérationnels, confirme Armelle Chaplain-Chopin, responsable emploi-formation à l’IUMM et secrétaire de l’association. Mais l’objectif, c’est aussi de leur donner la possibilité de poursuivre vers un bac pro, voire un BTS, pour qu’ils aient ensuite plus d’opportunités d’évolutions professionnelles. » Dans un secteur où, assurent les responsables, les « débouchés sont là, et de manière durable ».

Pas de recrutement sur la base du bulletin scolaire

À quelques mois de l’ouverture, en pleine « phase d’orientation pour les élèves de 3e », les inscriptions à l’Usin’up academy sont ouvertes. Ici, pas de formulaire à remplir, « il faut venir nous voir, prendre contact, explique Jean-Baptiste Luquiau. Le critère premier, c’est la motivation. On ne recrute pas en se basant sur un bulletin scolaire, mais il ne faut pas que des jeunes viennent chez nous juste par défaut. »

Visites des locaux, fonctionnement des machines, présentation du métier voire sorties en entreprise sont proposées aux postulants. « On souhaite bien les connaître. L’idée ce n’est pas de répéter un schéma de décrochage ensuite. »

Antonin LE BRIS. Ouest France, 24 mai 2023

Notre commentaire :

Et de deux ! Après le "garage école" ouvert à Allonnes en janvier dernier, au tour de cette "école d'usineurs".

Comme si les attaques massives menées en ce moment contre les lycées professionnels avec la réforme de la voie professionnelle et le"pacte LP" ne suffisaient pas, il fallait y ajouter cette nouvelle concurrence de nature à fragiliser un peu plus le service public d'éducation et les formations émancipatrices qu'il proposait jusqu'alors.

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