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Depuis la publication de leurs déclarations de patrimoine et d’intérêts, on sait que la quarantaine de ministres d’Elisabeth Borne remportent probablement la palme de l’aisance personnelle depuis la fondation de la Ve République. Selon le dépouillement des déclarations de patrimoine et d’intérêts par la Haute autorité de la vie publique (HATVP) la moitié des 41 ministres possède plus d’1 million d’euros. Le ministre moyen a même un patrimoine brut de 1,9 million d’euros (1,5 million net, dettes déduites). A comparer avec le patrimoine moyen des Français : 192 400 euros brut (147 200 net).


• Franck Riester, n°1 du classement (10,6 millions d’euros). Le ministre du commerce extérieur doit la majeure partie de son pactole à son grand-père, créateur d’un florissant réseau de concessions d’automobiles.
• Gabriel Attal, ministre des comptes publics et classé 17e avec 1,7 million d’euros, est aussi un héritier, certes involontaire : le jeune homme de 33 ans n’a jamais fait autre chose que de la politique mais son père, le producteur Yves Attal, est malheureusement décédé.
Nos gouvernants adorent la propriété immobilière, qui compose plus de la moitié de leur capital : 93 % d’entre eux ont au moins un bien immobilier, et pas moins de 9 pour Agnès Firmin Le Bodo, secrétaire d’Etat chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, classée numéro 3 avec 6 millions d’euros de patrimoine.
• Le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti (fils d’un ouvrier métallurgiste, décédé trop tôt, et d’une femme de ménage), classé numéro 5 (4,5 millions d’euros). L’avocat, auteur, comédien.

Amélie Oudéa Castera, numéro 2 (6,47 millions d’euros), ex-magistrate à la Cour des comptes, a dû révéler les montants des ses rémunérations, qui sembleront presque incroyables au commun des salariés. En 2017, lorsqu’elle quitte l’assureur Axa, la directrice du digital gagne 502 000 euros net par an, autrement dit 41 833 euros par mois, soit plus de 30 fois le Smic de l’époque ! Une ligne de sa fiche précise que son employeur lui a fait cadeau de deux mois de préavis de départ non effectué. Elle rejoint ensuite Carrefour, où elle va gagner jusqu’à 592 000 euros par an. Amélie Oudéa-Castera collectionne aussi les jetons de présence (à titre onéreux) dans des conseils de grandes sociétés françaises. Puis elle part pour la Fédération française de tennis, où sa rémunération de 356 400 euros génère un malaise certain. De tels niveaux de rémunérations expliquent la constitution d’un joli pactole de produits financiers souscrits soit chez Axa, soit à la Société générale, dirigée par son mari Frédéric Oudéa [parti à Sanofi depuis]

• Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, n° 10 avec 2,67 millions de patrimoine, qui gagnait fort bien sa vie à la Compagnie des Alpes en ajoutant aux 320 000 euros annuels des rémunérations annexes comme administratrice de société, et dont le père avait dirigé la société pétrolière Perenco.
• De Stanislas Guerini (numéro 6 avec 3,9 millions d’euros), marié à une cadre de Google ; et donc objet d’un décret de déport retirant au ministre de la Fonction publique tout regard sur la société Alphabet.
• La Première ministre n’occupe que la 13e place (1,6 million), Pap Ndiaye est 23e, Gérald Darmanin à l’Intérieur est 26e (630 000 euros), Bruno Le Maire à l’Economie est à la place 33 (445 000 euros).

                                                           Extraits d’un article d’Hervé NATHAN du 13/12/2022 mis en ligne sur le site d'Alternatives économiques

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