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C'est le diagnostic du Snes, le principal syndicat enseignant, qui dénonce la dégradation des conditions de travail. Notamment pour les professeurs-stagiaires.

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Des effectifs par classe qui ne cessent d'augmenter. « Maintenant, les classes de 35 élèves en collège et lycée se multiplient ». Des cours de sciences ou de langues qui ne sont plus dispensés en groupe, mais à des classes entières. Et des IDD (itinéraires de découvertes) qui progressivement disparaissent des emplois du temps des élèves.

Voilà dans les collèges et lycées sarthois, les trois principales conséquences de la suppression des 16 000 postes décidés à cette rentrée en France. Selon l'analyse d'Ivan Gâche, secrétaire du syndicat Snes-FSU. Qui dénonce également une pénurie de prof d'allemand.

« Il y aura de la casse »

Mais ce qui rend cette « rentrée catastrophique, au-delà de tout ce qu'on a connu jusqu'à présent », c'est l'arrivée des 63 enseignants stagiaires. « Des jeunes qui sortent de l'université sans aucune formation pédagogique ». Et qui vont se retrouver à assurer 18 h d'enseignement sur trois jours et demi. « Alors qu'on ne leur a jamais appris à préparer un cours ». Le vendredi devant être consacré à une « pseudo-formation ». « Comment concilier 18 h de cours, les préparer, corriger les copies ? »

Déjà le Snes prévoit de « la casse ». « Ça va forcément mal se passer. C'est choquant de balancer quelqu'un sans préparation dans une classe. Les élèves vont le sentir, et ils peuvent n'être pas tendres... » Ivan Gâche a ressenti un « sentiment de panique » chez plusieurs jeunes collègues. « Sans doute certains vont démissionner » prédit-il. Un l'aurait déjà fait.

Les tuteurs censés les aider ? Il en manquerait encore la moitié selon le syndicat qui a incité ses troupes à ne pas accepter d'endosser ce rôle. « Pour ne pas cautionner un tel système qui contribue à dégrader les conditions d'enseignement et même pour le faire capoter ». Mais, rassure Ivan Gâche, « on ne laissera pas les jeunes collègues se noyer. On les épaulera, comme on l'a toujours fait ». Toutefois, poursuit-il, être tuteur est une « lourde responsabilité ». « C'est délicat d'aider quelqu'un en difficulté ». Il pointe en outre ces établissements, comme le collège de La Ferté, qui accueille quatre professeurs-stagiaires ! Jusqu'à l'an passé, les jeunes enseignants n'enseignaient que 6 ou 8 heures par semaine et passaient le reste du temps en formation, à l'IUFM. « Ce qui leur permettait éventuellement de parler de leurs problèmes, d'apprendre des techniques ».

Laurence PICOLO.


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