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La galère des stagiaires :

Compte rendu de la réunion stagiaires

du 30 septembre 2011

 

 

La réunion organisée par le Snes-FSU 72 a permis de rencontrer les stagiaires, de faire le point avec eux sur leurs toutes premières semaines d'exercice, sur les conditions d'entrée dans le métier et sur leurs principales difficultés. Cela a fait émerger des revendications claires qu'il serait urgent de satisfaire

 

 La situation

 Le cursus

La majorité des stagiaires présents ont obtenu le concours sans être passés par le master MEEF puisque n'importe quel master suffit pour se présenter. D'après eux, il est même fort probable que plus des 2/3 des stagiaires soient dans cette situation. Contrairement à ce qu'ont pu claironner Ministre et Recteur pour faire taire les critiques, cela signifie donc que cette année, comme l'an passé, l'immense majorité des stagiaires prennent leurs classes sans aucune formation pratique préalable digne de ce nom.

 La « formation » de la fin août :

Nos collègues stagiaires ont fait état des énormes pressions et intimidations subies pour les contraindre à y participer alors qu'elle ne revêt aucun caractère obligatoire dans la mesure où ils ne sont devenus fonctionnaires qu'à partir du 1er septembre.

Cette contrainte est d'autant moins acceptée que cette prétendue formation ne répond absolument pas aux attentes de jeunes collègues qui s'apprêtent à prendre leurs classes en totale responsabilité et à temps plein. Rien de concret ne leur a été proposé, même pas dans le module « gestion de classe » qualifiés de très théoriques et inutile surtout pour les CPE qui se retrouvent dans des groupes d'enseignants dont ils ne partagent pas les problématiques.

 Tuteurs

Quant à la solution du « compagnonnage », présentée par le Ministre comme la panacée, elle ne semble pas non plus apporter entière satisfaction. Si tous ont un tuteur, peu peuvent se réjouir de l'avoir vraiment à leurs côtés et vraiment disponible. Dans beaucoup de cas le tuteur n'exerce pas dans le même établissement que le stagiaire (c'est même une situation systématique pour les CPE) et,dans tous les cas, il est quasiment impossible de disposer de plus de deux heures par semaine de temps commun. Cela limite évidemment les possibilités d''assister aux cours des uns et des autres.

Par ailleurs certains stagiaires sont d'ores et déjà extrêmement dubitatifs quant aux véritables qualités de formateur de leur tuteur. En effet, ce ne sont peut-être pas les meilleurs d'entre nous qui ont accepté ces rôles dans un contexte où il importait d'abord de dénoncer et d'empêcher une contre-réforme qui a fait la démonstration de sa déficience et qui est aujourd'hui unanimement critiquée. La prime de 2000 euros accordée à ceux qui acceptaient de faire taire leurs scrupules l'a peut-être emporté sur l'envie sincère de transmettre un savoir-faire.

 

 Revendications

 

 

 Pour une formation des tuteurs

Compte tenu de ce qui vient d'être dit, on ne sera pas surpris d'apprendre que la première revendication exprimée fût celle de voir mettre en place une formation à destinations des tuteurs tant ceux-ci semblent parfois démunis et ignorants des attentes de l'institution. Il n'est en effet pas totalement normal que les stagiaire aient bien souvent une longueur d'avance sur leur tuteur, au moins en ce qui concerne les modalités concrètes d'organisation et d'évaluation de cette année de stage.

Pour une formation sur le temps de travail

Nos collègues stagiaires ont exprimé avec encore plus de force leur appréhension de voir, après les congés de la Toussaint, leur semaine de travail, déjà très remplie, encore alourdie par les journées du vendredi consacrées à la formation. Non pas qu'ils en nient la nécessité mais, compte tenu de la charge de travail qui est la leur aujourd'hui, ils ne voient vraiment pas comment absorber ce surcroit de sollicitation, surtout s'il faut se déplacer à Nantes et rajouter la fatigue du trajet..

Faut-il rappeler que, de l'aveu même du Ministère, le temps de travail moyen d'un enseignant est déjà de 43 heures par semaine, alors qu'il est expérimenté, connaît les programmes et dispose d'une année sur l'autre d'un fond de matériel pédagogique.

Nos collègues stagiaires, eux, avouent pudiquement se lever aux aurores pour n'arrêter de travailler que très tard dans la soirée. Dans ces conditions, il est éminemment légitime de demander, comme ils le font, que la formation se déroule sur le temps de travail et non pas en plus de celui-ci.

 Ces revendications seront remontées au niveau du Snes académique où elle rejoindront celles qui auront été exprimées dans des réunions similaires tenues dans tous les autres départements de l'académie. Une fois la synthèse faite, il faudra envisager les moyens de porter cette base revendicative et de la faire aboutir. Une chose est sûre : seule l'action collective paiera et nous le redisons fermement ici, il n'y arien à craindre de l'action et de l'implication syndicale mais, au contraire, tout à redouter de l'isolement et de l'individualisme.

Le Kiosque

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