bannière site snes72

 

Tout en compassion chrétienne, Eric de La- barre, secrétaire général de l'Enseignement catholique. Malgré les récentes manifs unissant le public et le privé (une grande première), il absout largement le ministère, qui lui a piqué près de 6 000 emplois de profs depuis 2007.

En revanche, il part en croisade contre les laïcards. Ces mécréants osent remarquer qu'il n'a tout de même pas été trop brimé par le gouvernement. Représentant 17 % des élèves, le privé, remarquent les gauchistes, aurait dû perdre plus de 10 000 postes, presque le double. « C'est une manipulation simpliste et démagogique », tem­pête Labarre ("Libération", 5/10). « Nous, nous n'avons pas de profs en surnombre (sic) ou d'administratifs comme dans le public, qui comptent parmi les réductions de postes. Chez nous, tous nos enseignants sont devant des élèves. » Argument suprême, « nous n'avons pas de Rased », les réseaux d'aide spécialisés aux élèves en difficulté.

Exact. D'ailleurs, le privé a tendance à limi­ter les « élèves en difficulté ». Selon la prose officielle du ministère, « on observe de grandes disparités de retard scolaire selon l'origine sociale de l'élève », les enfants d'inactifs étant « beaucoup plus fréquemment en retard scolaire que les enfants de cadres [actifs] (31,4 % contre 4,1 %) ». Or, dans le public, les enfants d'ouvriers et d'inactifs sont, en proportion, deux fois plus nombreux que dans les bahuts payants : 39,6 % contre 20,9 %.

Ce qui pourrait justifier un encadrement (enseignant) plus fourni... De même pour les élèves handicapés, en nombre plus élevé dans le pu­blic, tout comme les élèves étrangers. Autre­ment dit, le ministère lui-même observe que l'enseignement catho pratique un certain tri au lieu de « laisser venir à lui tous les petits en­fants ». Comme le demandait jadis un barbu « simpliste et démagogue »...

Le Canard enchaIné - Édition du 12 octobre 2011

Le Kiosque

publi123 publi123 publi122 publi121
N° 124 N° 123 N° 122 N° 121