Les faits sont survenus hier après-midi dans une classe de CAP du lycée Estournelles-de-Constant-Ampère. L'enseignant a été hospitalisé. L'élève est suspendu.

L'enseignant, âgé d'une cinquantaine d'années, était avec la classe de première année de CAP réalisation ouvrage électrique hier aprés-midi, quand un élève a jeté un tournevis dans le fonds de l'atelier. Selon l'inspecteur d'académie Emmanuel Roy, le professeur s'est alors saisi du carnet de correspondance de l'adolescent, âgé de 15 ans, pour signaler les faits à ses parents. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'enseignant était retourné à son bureau quand l'élève s'est levé et lui a porté un coup au visge, brisant ses lunettes.

Alertée, la direction du lycée est intervenue. L'enseignant, blessé et surtout choqué, a été hospitalisé. La gendarmerie a été prévenue. Le jeune reconnaît les faits. Il devrait être convoqué par les enquêteurs une fois que le professeur aura porté plainte, peut-être aujourd'hui.

Conseil de discipline

Du côté scolaire, l'élève a été suspendu, comme le prévoit de manière automatique le décret de juin 2011 sur la violence scolaire. "Le conseil de discipline de l'établissement sera réuni prochainement. Mais les faits ont déjà été évoqués lors du conseil pédagogique qui a eu lieu comme prévu ce mardi soir", précise Emmanuel Roy. L'inspecteur d'académie souligne que cette classe de CAP "est une classe difficile, dont des élèves ont déjà fait l'objet de mesures". Pour le moment, même si l'événement a suscité un certain émoi, il n'est pas prévu de mettre en place une cellule. "Nous sommes prêts si les élèves en expriment le besoin. Il est vrai que ce genre de réaction de la part d'un élève peut être mal compris".

Les agressions d'enseignants sont rares. A la Ferté-Bernard, il y a quelques semaines, le frère d'un élève avait tenté de frapper un enseignant. Et en avril dernier, c'est un parent d'élève qui s'en était pris à un enseignant dans la cour de l'école de Coulaines. "Nous ne pouvons pas tolérer cela. La violence n'a pas de place dans un établissement scolaire. Il existe d'autres moyens pour règler ses problèmes. Nous apportons notre soutien à l'enseignant et au lycée" indique l'inspecteur d'académie.

Fabrice Gandon - Le Maine Libre - Mercredi 9 novembre 2011