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Votre édition du lundi 19 décembre 2011 fait sa Une sur l'expérimentation d'un cartable numérique par deux classes de 6ème d'un collège privé sarthois, le collège Saint Louis au Mans, et l'article consacré à cette question se termine ainsi « d'ores et déjà, le collège de la rue Auvray peut s'enorgueillir d'avoir ouvert la voie au Mans. »
Nous voudrions souligner qu'il est facile pour cet établissement d'endosser le costume du pionnier quand, alors même que l'on est sous contrat avec le ministère de l'Éducation nationale, on ne se sent lié par aucune des règles de l'École de la République, à commencer par celle de la gratuité. En effet, comme l'indique votre article, la vitrine de modernité et d'innovation a un coût qui est facturé 15 euros par mois aux familles, soit 150 par an.
Un peu gênée aux entournures par ce sérieux bémol apporté à sa prouesse, la directrice de l'établissement envisage, pour diminuer une charge que seules les familles les plus aisées sont en mesure de supporter, de faire appel... au mécénat. Autrement dit au sponsoring et à la transformation des élèves en hommes-sandwichs ! Du coup, c'est le principe d'indépendance de l'éducation vis-à-vis des puissances économiques qui est purement et simplement envoyé aux orties !
Nous déplorons amèrement que les moyens ne soient pas accordés à l'enseignement public pour tenter ce genre d'expérience qui y rencontrerait, n'en doutez pas, un accueil extrêmement favorable.
Car, pour nous, comme le disait un slogan célèbre, « le progrès ne vaut que s'il est partagé ». Ce à quoi nous ajoutons qu'il n'est pas concevable sans éthique. « Technologie sans conscience n'est que ruine de l'âme » disait (presque) une autre célèbre formule

Ivan Gâche et Lionel Quesne co-secrétaires départementaux du Snes-FSU

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