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Les premiers résultats des concours enseignants montrent que certaines disciplines n’ont déjà pas assez de candidats pour pourvoir tous les postes ouverts en juin prochain.

La bonne volonté de Vincent Peillon ne suffit toujours pas. Au vu des premiers résultats des concours enseignants 2013, publiés au compte-gouttes et discrètement sur Internet depuis quelques jours (1), le constat est clair : la crise de recrutement des professeurs, notamment dans le second degré, n’est toujours pas en voix de résorption. Et menace directement l’ambition du gouvernement de recruter 43 500 enseignants pour les rentrées 2013 et 2014. De fait, le nombre de candidats qui ont réussi cet automne les épreuves écrites d’admissibilité du Capes (filière générale), Capet (filière technologique) et 
CAPLP (filière professionnelle) est d’ores et déjà inférieur au nombre de postes offerts dans certaines disciplines. Et ce, avant même les concours d’admission définitive, au mois de juin prochain.

En lettres classiques, on compte ainsi seulement 108 candidats admissibles pour pourvoir 200 postes. Soit 92 postes de perdus avant même l’écrémage des oraux. En musique, la situation est aussi critique : 116 admissibles pour 130 postes, soit 14 postes déjà non pourvus. Pas mieux dans les filières professionnelles et technologiques. Le jury du CAPLP « génie civil, construction et réalisation » n’a pu retenir que 29 admissibles pour 40 postes offerts, alors que le Capet d’arts appliqués, option métiers d’art, n’a que trois admissibles pour quatre postes.

Dans certaines disciplines, le vivier de postulants est bien trop maigre. En lettres modernes, on en compte seulement 1 139. Insuffisant pour pourvoir à coup sûr les 1 000 postes offerts, sachant que l’année dernière, un gros quart des candidats retenus avaient échoué à l’admission finale… Beaucoup d’observateurs attendent « avec terreur » les résultats du Capes de mathématiques, publiés aujourd’hui. Discipline qui reste l’une des plus touchées par le manque de candidats.

Le Snes préconise un plan pluriannuel

Autant dire que l’objectif du gouvernement de recruter 22 100 enseignants lors de ce concours 2013 (contre seulement 16 000 en 2012) va être difficile à tenir. « Le nombre de candidats présents n’a malheureusement pas augmenté autant que le nombre de postes », constate Caroline Lechevallier, secrétaire nationale du Snes-FSU, responsable du secteur formation.

Pour le moment, le ministre de l’Éducation reste discret sur ces chiffres. Il les avait devancés en anticipant le concours de recrutement 2014. Prévu dès le mois de juin prochain, il permettra aux admissibles de cette cession de combler les trous dès la rentrée 2013 en assurant pendant toute la prochaine année scolaire des stages « en responsabilité » (devant les classes), à hauteur d’un tiers-temps…

« Ces mesures ne sont pas à la hauteur du problème actuel des recrutements, souligne Caroline Lechevallier. Il faut agir sur tous les leviers responsables de la crise, pas seulement sur le nombre de postes. » Le Snes préconise notamment un plan pluriannuel de recrutements, « pour que les étudiants puissent se projeter dans l’avenir », et l’organisation de vrais prérecrutements dès la troisième année de licence, bien plus ambitieux que les actuels « emplois d’avenir professeur ».

Pas assez d’aide aux étudiants Elles avaient disparu, elles sont revenues. Les aides spécifiques destinées aux candidats aux concours de l’enseignement ont été rétablies pour la session 2013, alors qu’elles avaient été supprimées au budget 2013 pour financer les emplois d’avenir professeur. Seulement, vu le retard pris, les candidats ne pourront toucher cet argent, censé les aider à financer leurs études, qu’au mois de juin, soit quelques jours avant le concours ! Par ailleurs, regrette le Snes, le nombre d’aides restera le même en 2013 alors qu’il y a plus de postes à pourvoir et leur montant (2 500 euros/an maximum), largement insuffisant, n’évolue pas. Pis : les candidats à la session 2014 anticipé ne peuvent y prétendre...

 

L'Humanité - Édition du 22 janvier 2013

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