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Après une année a priori consacrée au « changement », la liste des sujets d'impatience ou d'insatisfaction pourrait être longue. Nous ne retiendrons, dans le cadre de ce comité technique spécial départemental que deux motifs d'indignation.

Le premier tient à la suppression de moyens AED. Le ministère a en effet annoncé la suppression de 2 000 postes d'Assistants d'éducation pour la prochaine rentrée.

Dans un premier temps cette décision surprend car elle va à l’encontre de la volonté affichée de rompre avec la logique précédente de réduction des moyens humains en relançant les recrutements.

Dans un second temps elle inquiète, ne serait-ce que parce qu’elle aura une déclinaison départementale d’ores et déjà chiffrée. La dotation des établissements sarthois sera amputée de 10,5 postes d’AED.

Ces postes étant généralement attribués sous forme de mi-temps, ce sont environ vingt personnes physiques qui manqueront pour assurer l’encadrement des élèves.

Il n’est pas nécessaire de rappeler le contexte de tensions accrues au sein des établissements; tout ceux qui y travaillent le connaissent. Avec moins d’encadrement, nous nous dirigeons assurément vers une dégradation des conditions d’études, de travail et de sécurité.

A cette coupe, il faut ajouter un rabotage supplémentaire qui ne serait que mesquin s'il n'avait des conséquences humaines dramatiques. M. le Dasen, vous avez en effet brutalement décidé de ramener la quotité de travail des AVS-CO qui interviennent en ULIS (et qui sont aussi des AED) de 80 % à 75 %. Si en volume de travail cela représente peu, en terme de salaire cela représente une perte mensuelle de 50 € sur des salaires déjà étriqués. Concrètement, cela ne laisse que 750 € de revenus mensuels pour 27 heures hebdomadaires. Cette mesure n'est rien d'autre qu'une diminution de salaire qui ne veut pas dire son nom.

Le second motif d'indignation a trait à la façon dont certains chefs d'établissement se sont coulés dans le moule du nouveau management public avec le soutien de leur hiérarchie. Deux exemples récents le prouvent suffisamment.

Le premier montre qu'un simple désaccord sur une question pédagogique entre un chef d'établissement et un professeur suffit désormais à un directeur académique pour modifier l'affectation du complément de service d'un enseignant qui exerçait depuis 5 ans dans cet établissement. Et cela uniquement sur un coup de téléphone du principal, sans prendre en compte la parole et les souhaits de l'enseignant. Il s'agit là d'un management aveugle qui pour toute reconnaissance des mérites et de l'implication s'en tient à congédier les collègues comme des malpropres et sans autre forme de procès. Mais gageons que cette manière de traiter les bonnes volontés sera, à très brèves échéance, contre productive. A ne prendre en considération que la docilité, on se prive de l'enthousiasme et de la détermination.

Le second exemple établit qu'à la demande de certains chefs d'établissement, interviennent dorénavant des IPR qui obtiennent la modification d'affectation de titulaires pour permettre à d'autres personnels « désignés » par le principal d'être nommés à leur place.

Les chefs d'établissement apparaissent ainsi comme des « managers » dont la fonction n'est plus d'être au contact des personnels et d'animer l'organisation mais de contrôler de manière rigide ceux qui sont devenus leurs subalternes. En clair, on impose une logique de caporalisation là où l'on travaillait ensemble dans une logique relevant de la confiance.

Mais attention, certains pays comme la Suède qui ont appliqué ces thèses du nouveau management public ont vu le rêve tourner au cauchemar. Les résultats des établissements se sont dégradés. Les grands chefs ne sont plus que les derniers petits chefs de l'administration communale. Le métier de chef d'établissement a perdu la noblesse que lui donnait la fonction étatique.

Le Kiosque

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