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Le gouvernement a tenté de faire passer sa réforme des retraites en mettant en avant son caractère indolore.
Las, elle n'est pas sans effet immédiat, même pour ceux nés avant 1973.

Concrètement que signifie la réforme Ayrault pour une collègue née en 1970 avec deux enfants (nés avant 2003 s'il s'agit d'un collègue) et entrée dans l'Education nationale à 24 ans ?
En 2032, l'année de ses 62 ans, la réforme fillon s'appliquera pleinement et la réforme Ayrault fera bien sentir ses effets. Pour bénéficier d'une retraite à 75% du traitement elle aura dû cotiser durant 42 ans 3 trimestre si elle veut partir le jour de son anniversaire... Il lui manquera donc encore 4 ans d'activité et 3 trimestres: elle ne pourra bénéficier d'une retraite à taux plein qu'à l'âge de 66 ans et trois trimestres. Mais grâce à ses deux enfants elle pourra partir à 65 ans et 3 trimestres.
Est-ce humain? Que va t-elle faire face à ses élèves? Non, elle partira avant, disons au mieux (?) à 62 ans en 2032, sachant que l'espérance de vie en bonne santé est passée à 63 ans depuis 2008  ...Il lui manquera 4 ans de cotisation et 3 trimestres. Sa pension de retraite sera donc 55 % de ses 6 derniers mois d'activité.

La (contre-)réforme 2013 de Jean- Marc Ayrault et de François Holande entérine celle de François Fillon et Eric Woerth de 2010: pas de remise en cause des 62 ans, ni de la décote jusqu'à 67 ans.
Le projet gouvernemental ne remet pas en cause le départ à 62 ans qui sera pleinement effectif pour les générations née en 1956 et après. Ce recul se traduit déjà pour ceux nés en 1953 par un recul du droit à la retraite à 61 ans: ils ne peuvent partir qu'au premier janvier 2014 (et non 2013).

Elle contribue même à aggraver le sort des actifs et des retraités, des salariés du privé et des fonctionnaires, des femmes et des hommes nés après 1958... :
Elle allonge la durée légale de cotisation (43 ans à partir de 2035 pour la génération née en 1958) ce qui se traduira par une baisse des pensions (en raison de la décote de 5% sur le montant de la pension par année manquante). Alors même que les plus de 55ans sont de plus en plus touchés par le chômage.

Ses effets seront immédiats pour les actifs occupés :
Le pouvoir d'achat des actifs sera réduit par l'augmentation des cotisations sociales que ne devraient pas subir leurs employeur (compensation). La perte serait de 54 euros pour 1000 euros nets gagnés.

La situation des femmes va s'aggraver du fait de l'allongement de la durée de cotisation et le maintien de l'âge sans décote à 67ans (c'était 65 ans avant la réforme Fillon), les inégalités vont s'accroître :
Pourtant elles sont fortement pénalisées par les décotes (depuis 1982-1983), leur pension moyenne ne représente que 57% de celle des hommes (899 euros contre 1552) et elles sont déjà obligées de travailler plus âgées que les hommes.

Dans la fonction publique, nous n'avons pas que des privilèges :
La pénibilité ne concerne pas les fonctionnaires, pas même les infimières de l'hôpital.
Un enfant ne rapporte que 6 mois de cotisation (contre un an dans le privé).
Les fonctionnaires sont deux fois plus nombreux à subir une décote que les salariés du privé...
L'absence de revalorisation des traitements depuis 4 ans, la perte de pouvoir d'achat depuis plus de 20 ans nous pénalise pour le calcul du montant de nos pensions, alors même que le taux de remplacement par année cotisée a été réduit.

Des solutions alternatives, chiffrées existent et sont proposées par des économistes et des démographes :
Contribution accrue des revenus du capital, sachant qu'ils ont progressé plus vite que la croissance; utilisation du fonds d'amortissement créé pour faire face au déficit démographique; révision des baisses de cotisations employeurs qui n'ont pas entrainé une baisse du chômage; lutte contre le chômage et les bas salaires; lutte contre la fraude à l'URSSAF (qui à elle seule pourrait permettre de résorber le déficit dès 2020)... La dégradation du ratio cotisants/retraités est temporaire selon les démographes.    
Avant la réforme Ayrault, la loi Fillon de 2010 nous a déjà beaucoup pénalisés :


1 - Ages de départ en retraite (loi Fillon de 2003 aggravée par la loi Woerth)

Date de naissance

Age de départ avant la réforme Woerth

Date de départ avant la réforme

Après la réforme Woerth

Age de départ après la réforme

Date de départ à la retraite

1er juillet 1951

60 ans

1er juillet 2011

+ 4 mois

60 ans et 4 mois

1/11/11

1952

60 ans

01/01/12

+ 8 mois

60 ans et 8 mois

1/09/12

1953

60 ans

01/01/13

+ 1 an

61 ans

1/01/14

1954

60 ans

01/01/14

+ 1an 4 mois

61 ans et 4 mois

1/05/15

1955

60

01/01/15

+ 1 an 8 mois

61 ans et 8 mois

1/09/16

1956

60

01/01/16

+ 2 ans

62 ans

1/01/18

Années suivantes

60

 

+ 2 ans

62 ans

 

 

 2 - Age d'annulation de la décôte

2014

64 ans et 6 mois

2015

65 ans et 1 mois

2016

65 ans et 8 mois

2017

65 ans et 11 mois

2018

66 ans et 6 mois

2019

66 ans et 9 mois

2020 et après

67 ans

 

3 - Nombre d'annuités requises

2013

41 annuités

164 trimestres

2014

41,25

165 trimestres

2015 à 2019

41,5

166 trimestres

 

4 - Evolution du taux de décote dans la Fonction Publique

(Abattement en % sur la pension en fonction des années et des trimestres manquants)

années

Taux annuel de décote

Taux trimestriel de décote

2005

Pas de décote

Pas de décote

2006

0,5% par an

0,125%

2013

4% par an

1%

2014

4,5% par an

1,125%

2015

5% par an

1,25%

2016 et après

5% par an

1,25%

 

5 - Avec la réforme Ayrault de 2013, la situation s'aggrave de nouveau pour ceux nés après 1958 :

Nombre d'annuités requises (réforme Ayrault de 2013)

Année de naissance

62 ans en...

 

1958

2020

41 ans et 3 trimestres

1961

2023

42 ans

1964

2026

42 ans et un trimestre

1967

2029

42 ans et 2 trim

1970

2032

42 ans et 3 trim

1973 et ceux nés après

2035

43 ans

Ariane Henry SNES-FSU

 

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