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La majorité des Français se déclare opposée au projet de réformes des retraites, mais le 10 septembre reste loin du niveau de mobilisation des manifestations de 2010.

Résignation ? Peut-être, tant le discours ambiant est empli du « on ne peut pas faire autrement ». Surtout quand, par ailleurs, des tenants d'un syndicalisme d'accompagnement qui se rhabillent en « réformistes » expliquent que « les 44 années de cotisations du rapport Moreau sont inacceptables »... mais acceptent, par pragmatisme disent-ils, 43 ans pour l'horizon 2025.

Désespoir ? Sans doute, quand la souffrance au travail conduit à des gestes définitifs, comme à Marseille.

Incompréhension ? Probablement, quand la « refondation » annoncée de l'École débouche sur une promesse de revalorisation à moyens constants ou se concrétise par le constat que dans les établissements, finalement, on continue comme avant.

Où la jeunesse de ce pays, déclarée priorité nationale, peut-elle puiser l'espérance ? Pour elle comme pour ses aînés, où puiser l'envie de participer à la vie de la cité avec un projet d'avenir, quand on leur explique qu il faut juste accepter que quelques efforts supplémentaires pour prolonger des politiques budgétaires, économiques qui ont prouvé, ailleurs en Europe, leur inefficacité ?

Pourtant, les discours de la campagne de 21 promettaient la lutte contre la «finance», des mesures sociales fortes...

Décidément, il serait temps que le gouvernement prenne conscience que l'on ne «refonde» pas un pays sans lui donner de l'espoir en son avenir.

Par le discours, certes, mais aussi par les actes.

Roland Hubert, cosecrétaire général du Snes



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