Monsieur le directeur académique,
Dans un courrier en date du 19 novembre, vous invitez les chefs d’établissements de la Sarthe à proposer à leurs élèves de participer au concours « des clichés dans les boites » et ce, dites-vous, « pour les amener à découvrir les entreprises ».
Or, cette initiative a été lancée par le MEDEF, organisation patronale représentante des dirigeants d’entreprises françaises. De ce fait, les élèves ne pourront, une fois encore, découvrir l’entreprise que sous le seul angle patronal.
Nous soulignons « une fois encore » car cette nouvelle action s’inscrit dans le prolongement d’une série déjà longue que le MEDEF rappelait lui-même dans un article du journal « Le Maine Libre » paru le 28 novembre 2013. Ce syndicat se félicitait ainsi que l’opération « des clichés dans les boites » vienne en complément d’autres déjà mises en place par ses soins : « A la découverte de l’entreprise » (action proposée aux enseignants, aux conseillers d’orientation et aux personnels de direction), « Vis ma vie » (à l’adresse spécifique des chefs d’établissements) et les « Rencontres FormaSarthe ». Ce à quoi nous rajoutons (mais compte-tenu de la longueur de la liste, les oublis sont bien compréhensibles), l’opération « Ici les boites bougent » au sujet de laquelle nous avions déjà interpellé votre prédécesseur en avril 2012.
Que l’Éducation nationale délègue la découverte du monde de l’entreprise, interroge déjà en soi. Mais qu’elle le fasse en choisissant systématiquement toujours le même intervenant, suscite les craintes les plus légitimes. En effet cette démarche ne permet ni les regards croisés ni la confrontation de différents points de vue. Vous conviendrez que la chose est contestable, tant au niveau pédagogique qu’au niveau déontologique. Confier cette information aux seuls représentants patronaux ne peut que jeter la suspicion sur l’objectivité de cette opération.
Un moyen d’écarter ces craintes serait d’élargir la palette des interlocuteurs en y intégrant, pourquoi pas, les organisations syndicales des salariés qui, une fois encore sont les grandes oubliées de l’affaire.
Faute de quoi, il serait de plus en plus patent que l’opération d’information se résume en fait à une pure et simple opération de propagande.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le directeur académique, l’expression de nos salutations distinguées.
Ivan Gâche et Lionel Quesne - Co-secrétaires départementaux du Snes-Fsu
Le DASEN nous a répondu (lire la réponse
) en indiquant, entre autres choses, qu'il était prêt à étudier des propositions allant en ce sens.
Nous avons donc contacté les confédérations pour leur soumettre l'idée. Seule la CGT a répondu favorablement. Nous nous sommes rencontrés et avons décidé d'adresser un courrier commun au DASEN pour demander audience.
