En vertu du fait qu'il a appelé a voté "non" au Traité Constitutionnel Européen en 2005, Benoit Hamon est habituellement classé à la gauche du PS. Un bref regard retrospectif sur son parcours invite à relativiser cette analyse ainsi qu'à placer cette nomination dans une logique de continuité plutôt que de rupture.
Benoît Hamon est né en 1967 dans le Finistère. De 1976 à 1980, il emménage avec ses parents à Dakar où il suit sa scolarité du CE2 à la 5e dans un établissement catholique des Pères maristes.
Il entre en politique à dix-neuf ans lors des manifestations estudiantines contre le projet de loi du ministre de l'enseignement A. Devaquet (hiver 1986-1987). Il milite alors à la section de Brest du Parti socialiste et au sein du courant rocardien. Membre des clubs Forum (jeunes rocardiens, présidés par Manuel Valls), il y anime le réseau à l'intérieur du Mouvement des jeunes socialistes.
Benoit Hamon est un pur produit de l'appareil PS. Il n'a jamais occupé d'emploi à l’Éducation nationale ou dans la fonction publique et n'a fait qu'un très bref passage dans le privé. Après avoir obtenu une licence d'histoire à l'université de Brest, il débute sa carrière à vingt-quatre ans en 1991 comme assistant parlementaire du député PS (rocardien) de la Gironde P. Brana. Il devient le premier président du Mouvement des jeunes socialistes refondé en 1993, lorsque la direction nationale (présidée par Michel Rocard) accorde son autonomie à l'organisation de jeunesse. Il reste à ce poste jusqu'en 1995.
Il devient conseiller pour la Jeunesse auprès de Lionel Jospin, Premier secrétaire du PS de 1995 à 1997. Il se présente aux législatives de 1997 dans la deuxième circonscription du Morbihan où il est battu par le député centriste sortant. Il entre ensuite, de 1997 à 2000, au cabinet de Martine Aubry, ministre de l'Emploi et de la Solidarité. Il a été directeur du planning stratégique de l'institut de sondage Ipsos de 2001 à 2004.Il est conseiller municipal de Brétigny-sur-Orge de 2001 à 2008 et député européen de 2004 à 2009 (deux scrutins de liste).
Benoît Hamon entre au bureau national du PS. Il cofonde, en 1993, Nouvelle Gauche (sensibilité étiquetée « rocadienne » ou « chrétiens de gauche »). Il est aussi cofondateur (avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon) du courant Nouveau Parti Socialiste (NPS) mais ce trio explose au congrès du Mans en 2005. Il perd son mandat de député européen en 2009.
Le 16 mai 2012, il est nommé ministre délégué chargé de l'économie sociale et solidaire dans le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Dans le gouvernement Ayrault, il se voit adjoindre la responsabilité de ministre délégué à la consommation. Il a en cela un parcours similaire à celui de Luc Chatel. Pourvu que la comparaison s'arrête là !
