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A plusieurs reprises nous avons attiré votre attention, Monsieur le Directeur académique, sur les risques éthiques et pédagogiques que l’Éducation nationale en général et l’Inspection académique en particulier prenaient en se liant au travers d’une multitude de partenariats et de façon quasi exclusive avec une seule organisation syndicale. Une organisation patronale, le MEDEF, pour ne pas le citer.

Nous avons souligné à maintes reprises que le respect du pluralisme et de la neutralité qui doit caractériser l’école laïque avait tout à y perdre.

D’autant qu’on ne puisse pas dire que, par les temps qui courent, le MEDEF se distingue par sa discrétion et la nuance de ces positions. Positions à forte connotation idéologique pour ne pas dire politique.

Dernière offensive en date : celle sur la suppression des seuils sociaux qui si elle était couronnée de succès, aboutirait à la suppression des délégués du personnel pour le moment présent dans entreprise de plus de 10 salariés et à la création d’une instance unique dans celles de plus de 50 qui remplacerait les élus DP, CE et CHSCT. Et encore cette instance unique ne serait pas obligatoire.

Ne trouvez-vous pas Monsieur le Directeur académique qu’il s’agit là d’un partenaire dangereux ou pour le moins gênant ? Car il risque sérieusement de nous mettre en porte à faux par rapport à un des principaux objectifs de l’École, récemment réaffirmé par le Conseil Supérieur des programmes, celui de former de futurs citoyens ? Comment assurer, sans tartufferie, la promotion de la démocratie, de la citoyenneté et de l’engagement avec un partenaire qui ne rêve que d’une chose : les faire disparaître purement et simplement au sein des entreprises qui constituent quand même le lieu de vie quotidien et ordinaire de tout un chacun ?

Au chapitre des liaisons dangereuses nous voudrions également évoquer celle concernant le nouveau collège dit « Nouvelle Chance ». Ici l’Éducation nationale a carrément préféré sous-traiter la difficulté scolaire en s’adressant à la fondation des Apprentis d’Auteuil. Cette création suscite au moins deux séries de questions :

— Pourquoi les élèves inscrits dans cet établissement ne le sont pas au collège public Anne-Frank qui s’est déjà spécialisé dans l’accueil des adolescents en rupture avec le système éducatif ?

— Pourquoi confier au secteur privé cette mission surtout après supprimé la « classe relais » qui permettait aussi de prendre en charge des élèves en situation de décrochage ?

Au bas mot, cela traduit une inquiétante perte de confiance de l’Éducation nationale en ses propres capacités. Au pire cela s’inscrit dans une démarche idéologique de privatisation de l’Éducation, démarche que ne renierait pas le MEDEF.

Le Kiosque

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