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Le ministère augmente de 10 000 euros la prime des trente recteurs d’académie. Les profs, parmi les plus mal payés de l’OCDE, apprécieront.

Affiche de l'éducation nationale détournée

A l’Éducation nationale, les restrictions salariales ne concernent pas tout le monde. Par la grâce d’un arrêté publié le 28 décembre au Journal officiel, les trente recteurs d’académie ont bénéficié d’une revalorisation plus que substantielle de leur « indemnité de responsabilité ». Fixé à 15 200 euros en 2010, le montant annuel de la part fixe de cette prime a bondi à 25 620 euros. Soit plus de 40 % d’augmentation ! Cette coquette somme entraîne également une hausse de la part variable de la prime, celle-ci étant basée sur un pourcentage de la part fixe – jusqu’à 45 % – « en fonction de la manière de servir et des objectifs atteints ». En définitive, un recteur qui remplirait bien sa mission pour l’année 2015 pourrait prétendre, en plus de son salaire, à une prime globale pouvant aller jusqu’à 37 140 euros à l’année. Évidemment, ce bonus ahurissant fait grincer des dents. « Cette prime correspond au salaire annuel d’un prof certifié, d’un conseiller principal d’éducation ou d’un professeur des écoles au dernier échelon de la hors-classe », souligne le SNES-FSU, indigné. Il y a de quoi. Le point d’indice dans la fonction publique est gelé depuis 2010 et le salaire des enseignants, notamment ceux du premier degré, est parmi les plus faibles des pays développés. En septembre dernier, l’enquête « Regards sur l’éducation » soulignait que le revenu moyen d’un professeur des écoles français – 31 000 euros par an – était de 17 % inférieur à la moyenne de l’OCDE. Interpellé, le ministère n’hésite pas, pourtant, à invoquer la lutte contre les inégalités salariales pour justifier cette mesure apparemment urgente. « On rectifie une anomalie, car les recteurs gagnaient moins (environ 1 000 euros par mois – NDLR) que leurs subordonnés – inspecteurs d’académie et secrétaires généraux », souligne l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem. Un sens aigu de la justice que les enseignants sauront sûrement lui rappeler dans les futures négociations.

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