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La FSU 72 a porté les questions suivantes au Conseil Départemental de l'Éducation nationale (CDEN) réuni le 15 décembre 2012 :

 Un partenariat public-privé a été mis en place depuis la rentrée dans 5 collèges du département. Il porte sur le choix et la maintenance du matériel informatique. Est-on bien sûr qu'il garantit la liberté pédagogique des équipes enseignantes ? (cette question faisait suite aux témoignages de collègues ayant eu à subir ce passage au privé et dont nous avons fait écho dans le dernier numéro de « Second degré 72 »)

Réponse de Régis Vallienne, élu départemental :

Il ne s'agit pas d'un partenariat d'un PPP. Il s'agit d'une réponse à un appel d'offres dans le cadre de l'attribution d'un marché public portant sur la fourniture et la maintenance de matériel.

Notre commentaire : Soit. Mais que l'on appelle ça comme on veut, en agissant de la sorte le Département sous-traite ou externalise vers le privé une partie de l'activité qui est de son ressort.

2ème partie de la réponse de R. Vallienne : il peut certes y avoir quelques dysfonctionnements mais avec le temps tout se réglera.

Notre commentaire : Il n'y a rien de moins sûr, car il est indéniable que les collègues ont perdu la main sur le choix des logiciels et rien n'est dit sur un possible retour en arrière.

Il est prévu que 4 collèges du département soient reconstruits par un financement public-privé. Une des questions que nous avions posée lorsque la chose fut rendue publique portait sur l'avenir des personnels TOS dans ces établissements. Il nous avait alors été assuré que l'entretien des collèges continuerait à être assuré par des personnels du département. Or, le collège Henri Lefeuvre a été informé du fait que, suite à son départ en retraite, le poste de l'ouvrier professionnel ne serait pas renouvelé. L'entretien courant sera donc confié à un opérateur privé. Ce reniement de la parole donnée concernera-t-il à terme les autres agents ?

Réponse de R. Vallienne : Ce n'est pas vrai.

Notre commentaire : M. Vallienne n'a qu'un énorme mensonge à opposer à nos propos argumentés. Il le sait d'autant mieux qu'il était présent au CA de l'établissement en question quand cette annonce a été faite.

Prenant acte de la baisse des dotations de l'État, le Conseil départemental a pris la décision de reporter les études pour la rénovation des collèges les Sources, les Quatre vents au Lude, Léo Delibes à Fresnaye-sur- Sarthe et Paul Chevalier du Grand-Lucé. A-t-on une idée de la date de reprise du processus à même d'engager des travaux urgents et attendus ?

Réponse de R. Vallienne : C'est la faute à la diminution des dotations de l'État. Le processus sera réenclenché dès que possible et puis ce n'est pas si grave car cela concerne des établissements où il fait bon vivre.

Notre commentaire : Il y fait peut-être bon vivre mais si des rénovations lourdes y étaient programmées c'est qu'il y avait urgence. Le collège Les Sources, par exemple, est une véritable passoire thermique et les dépenses de chauffage représentent les 2/3 du budget de fonctionnement de l'établissement soit la bagatelle de 45 000 €. En ces temps où nous sommes encouragés, à juste titre, à économiser l'énergie et prendre rapidement soin de la planète, un tel gaspillage est pour le moins incongru et ne saurait perdurer trop longtemps.

Les Conseillers (e)s d'orientation psychologues et les assistantes sociales officient très souvent dans des locaux indignes et inadaptés. Nous voudrions que ce problème soit rapidement pris en compte.

Réponse de Jean-Marc Milville, directeur académique : Engagement est pris de dresser rapidement un bilan de la situation établissement par établissement.

Compte tenu des écrits de M. Vercel pendant l'occupation ne serait-til pas opportun de rebaptiser le collège du Mans qui porte son nom ?

Réponse de R. Vallienne : Ce n'est pas une question nouvelle et le conseil départemental en a déjà été saisi en 2012. Il existe un autre collège R. Vercel à Dinan et il serait logique que si l'un change de nom, l'autre aussi.

Mais comme le CD des Côtes d'Armor n'a pas souhaité le faire, La Sarthe ne l'a pas fait non plus.

Et puis R. Vercel est un auteur de talent qui a reçu le prix Goncourt et cela est de nature à faire oublier un moment d'égarement, un simple dérapage. Par ailleurs, il existe bien des écoles portant le nom de Jules Ferry or celui-ci a produit des écrits ventant le colonialisme. Mais on ne peut pas lui en vouloir car c'était une idée communément admise à l'époque. Des idées rejetées aujourd'hui faisaient partie de l'univers mental autrefois.

Notre réaction :

- Louis Ferdinand Céline était aussi un auteur de talent, pour autant, à notre connaissance, aucun établissement scolaire ne porte son nom.

- Le parallèle avec J. Ferry est totalement déplacé car il revient à considérer que l'antisémitisme en 1940 était une opinion partagée et non-discutée. Les résistants et les soldats des armées de libération apprécieront.

- les propos de R. Vercel ne se résument pas à un mot malheureux au cours d'une discussion animée. Ils prennent la forme d'un écrit long et assumé figurant en une d'un journal à grand tirage.

Pour que toute l'assistance puisse en juger, nous avons fait lecture d'un large extrait de ce texte que nous joignons à ce compte rendu.

Le 16 octobre 1940, en première page du journal Ouest-Éclair,
Roger Vercel, écrivain, publie en une un article violemment antisémite.

roger vercel

Autres réactions :

La FCPE a défendu notre point de vue rappelant qu'en ces temps où resurgit la haine à caractère religieux, il était indispensable de prendre cette question très au sérieux . La FCPE s'y est dite d'autant plus sensible que leurs locaux avaient été récemment deux fois couverts de graffitis portant la signature de l'extrême droite. Ce en quoi elle a été rejointe par Mme la Préfète, elle aussi sensible à l'affaire pour des raisons similaires. Elle a donc annoncé qu'il n'était pas question de laisser ce dossier en l'état et qu'elle s'adresserait directement à M. Le Mèner, président du Conseil départemental. M. Claude Jean, représentant PS de Le Mans Métropole a aussi apporté son soutien

En revanche, le SGEN-CFDT, le SE-UNSA et FO  n'ont rien dit.

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