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Cher(e)s camarades,

Aujourd'hui convergent deux luttes majeures pour la défense d'un modèle de société auquel nous sommes viscéralement attachés. La dénonciation de la réforme Vallaud-Belkacem du collège est rejointe par une action englobant la défense de tous les services publics, de leurs usagers et de leurs personnels.

Les personnels des collèges et des lycées de l’Éducation nationale sont engagés depuis le 19 mai dans un terrible bras de fer avec leur ministère. Ils en sont aujourd'hui à leur quatrième journée de grève nationale après avoir participé à une journée de manifestation nationale à Paris en octobre dernier.

Pourquoi une telle persévérance dans l'action et une telle détermination ? Parce que cette réforme est fondamentalement mauvaise en ce qu'elle remet fondamentalement en cause le modèle de l’École républicaine, égalitaire et émancipatrice.

Sous couvert de faire la traque à l'élitisme, elle ne promet que le « SMIC culturel » pour tous les élèves qui passeront par le service public d'éducation, elle réduit l'offre de formation et vide les enseignements de leurs contenus. Et ceux qui en souffriront le plus, ce sont ceux pour qui l’École est  l'unique moyen d’accès à des connaissances dépassant l'ordinaire du quotidien, le seul moyen d'élargir les horizons.

Cette École qu'on nous prépare se fixe désormais pour unique mission celle d'assurer l'employabilité minimum des futurs arrivants sur le marché du travail en suivant à la lettre les desiderata du patronat et du MEDEF.

Mais n'imaginez pas que les enfants des classes possédantes seront soumis à ce régime maigre, à cette diète intellectuelle. Ils iront se rassasier dans les établissements du privé trop heureux de bénéficier de ce cadeau fait par ce gouvernement. Même soumis à la réforme, ces établissements auront toujours les moyens de dégager des marges de manœuvre pour mettre à disposition de leurs clients le « supplément d’âme ». Voilà ce que prépare cette réforme soi disant anti-élitisme : un système dual d'éducation, une école à deux vitesses, avec d'un côté des lieux où pourront s'abriter les vrais élites économiques, des lieux où, dans un « entre-soi » renforcé, elles pourront définitivement confisquer les clés d'accès à la maîtrise du système. Et, de l'autre, le service public, cantonné dans un rôle de formatage du plus grand nombre à l'idéologie néo-libérale.

Il ne s'agit pas d'une vision émanant du cerveau paranoïaque de quelques syndicalistes : ce mode de fonctionnement est déjà une réalité dans le monde anglo-saxon. Nos gouvernants, pressés par l'OCDE, veulent purement et simplement nous aligner sur ce modèle radicalement conservateur.

Mais on ne pourra pas faire cette réforme contre les personnels. D'autant plus qu'ils ont bien perçu qu'elle entraînera une détérioration des conditions de travail et un alourdissement considérable de la charge de travail notamment dû à la multiplication des réunions. Or ce surcroît de travail imposé s'inscrit dans le contexte d'un point d'indice gelé depuis 5 ans et de baisse des salaires nets.

Nous avons la certitude que cette débauche d'énergie ne servira absolument pas à résoudre la difficulté scolaire. Elle ne servira qu'à satisfaire les esprits réactionnaires qui estiment contre toute évidence que les enseignants et les fonctionnaires ne travaillent pas assez . Cela est faux mais cela permet de diviser les travailleurs du public et du privé en les dressant les uns contre les autres.

Cette réforme vise aussi à faire des économies sur le dos des services publics pour continuer d’abreuver à fonds perdus les grandes entreprises privées.La politique d'austérité est à sens unique. Pour certains les efforts, aux autres les dividendes.

Il est temps de dire « ça suffit ».

Camarades, il faut maintenir et amplifier la mobilisation pour obtenir l'abrogation de cette réforme, pour défende et promouvoir un service public plus que jamais nécessaire à ceux dont c'est le seul patrimoine, pour améliorer nos conditions de travail et revaloriser nos salaires.

Le Kiosque

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