Lors du CDEN du mois de novembre le Conseil départemental a annoncé l’ouverture d’une phase de réflexion et de consultations sur l’avenir du collège du Ronceray. Le CD avait alors également annoncé qu’il en communiquerait le bilan au CDEN du mois de février en ne cachant pas que l’option de la fermeture était fortement envisagée.
En définitive, lors de ce CDEN, l’intervention du président du CD à laquelle s’est associé le DASEN s’est achevé dans un premier temps en laissant les choses encore en suspend. Le tableau dressé était sans appel mais la décision n’était pas clairement formulée. Le préfet a seulement conclu en disant que si le CD optait pour une fermeture, il fallait qu’il le saisisse car il était le seul à pouvoir la prononcer.
Estimant que cela faisait trop longtemps que les collègues et les familles étaient sur le gril, la délégation FSU est alors intervenue pour demander quand le CD allait faire connaître sa décision définitive. C’est alors que le président du CD a proposé un vote pour avis à bulletins secrets pour que, selon ses dires, « chacun se prononce en son âme et conscience ». Nous avons fait valoir que nous n’étions pas là à titre individuel mais en tant que représentants d’organisations qui n’avaient rien à cacher à ceux qui les avaient désignés. Il fut donc procédé à un vote à main levée au cours duquel nous nous sommes abstenus.
Revenons tout d’abord sur la signification générale d’une abstention et commençons par rappeler cette évidence : il ne s’agit en aucun cas d’un vote «pour». Ici la formule «qui ne dit mot consent» ne fonctionne pas. Communément quand les gens s’abstiennent-ils ? Quand ils n’arrivent pas à trancher entre plusieurs arguments. En l’occurrence, ils étaient de trois ordres.
- D’un côté, il y a le maintien d’un service public de proximité qui peut être structurant pour le quartier
- Parallèlement à cela, il y a la qualité de ce service constitué par l’implication des personnels et les faibles effectifs par classes qui permettent une attention soutenue portée à chaque élève.
- D’un autre côté, il y a le constat d’une perte continue de mixité sociale ainsi qu’une diminution constante des effectifs résultant en grande partie d’une fuite des élèves vers le privé. Ce pour aboutir au nombre de 134 élèves prévus pour la rentrée prochaine. Ceci peut aussi représenter un risque d’essoufflement de la dynamique pédagogique.
Entre ces éléments divergents, nous n’avons pas réussi à voir pencher la balance d’un côté ou d’un autre.

Cependant ceci ne nous a pas empêché de nous soucier du sort des élèves et des personnels. Au CTSD du 25 janvier dernier nous avons été la seule organisation syndicale à déposer une question diverse sur l’avenir du Ronceray et lors du dernier CDEN nous avons aussi été les seuls à intervenir pour qu’au moins cesse l’incertitude. Il y a en effet urgence à y voir clair car si la fermeture est prononcée, il faut que les personnels de l’établissement puissent participer au mouvement et demander leur mutation, ce qui ne semblait pas une dimension tout à fait prise en compte par nos interlocuteurs. Nous avons rempli notre mission de représentants des personnels.
Ce qui ne fut pas le cas de ceux que nous n’avons jamais entendu, dans aucune instance, ni pour interroger ni pour argumenter en faveur de l’établissement. Et nous ne parlons pas de ceux qui se sont prononcés en faveur de la fermeture comme la moitié des représentants de l’UNSA, une sur deux. L’autre s’est prononcée pour mais en bonne mathématique un plus annule un moins. Autrement dit l’UNSA s’est aussi abstenue.
Le CD a fait savoir qu’il délibérera le 23 février prochain lors de la commission permanente du Conseil départemental. Qu’il tienne au moins cet engagement !