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Voici le communiqué de presse que nous avons envoyé au Maine Libre suite à son article du 25 mai 2018 intitulé "Parcoursup : peu de stress en Sarthe"

Pour apprécier l’efficacité de la nouvelle procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur dite « Parcoursup », il ne suffit certainement pas d’observer ce qui se passe dans une seule classe triée sur le volet afin de complaire aux attentes d’un recteur en tournée des popotes. Contrairement à ce qui a pu être écrit dans la presse locale, Parcoursup, dans la Sarthe n’engendre pas qu’un « peu de stress ».
D’après ce que nous avons pu constater dans différentes classes de différents établissements du département le niveau de satisfaction des demandes varie grandement en fonction des séries et est  globalement peu élevé. Dans la série S, que l’on aurait pu croire épargnée compte tenu des prérequis recherchés par les universités, si, dans certaines classes, on atteignait le mardi 22 mai les 50 % d’élèves ayant reçu une réponse à la fois positive et satisfaisante, les vœux n’étant pas hiérarchisés, 15 % des élèves avait reçu une réponse positive ne correspondant pas à une attente véritable. Tous les autres n’avaient que des réponses « en attente ». Autrement dit près de la moitié des élèves n’étaient pas satisfaits de la réponse fournie par Parcoursup ce qui est de nature à générer une grande amertume qui ne place pas les élèves dans le meilleur état d’esprit à l’heure où ils s’apprêtent à se présenter au baccalauréat.

Dans certaines classes de la série L, plus de la moitié des élèves ont également eu au moins une réponse positive et satisfaisante. Mais entre 15 et 30 % n'ont eu que des réponses négatives. ceux-là sont résignés et se posent la question de se présenter au bac ! Les élèves qui évoluent entre 12/14 de moyenne sont les plus déçus. Ils ont obtenu des avis positifs sur des formations qui ne les motivent pas vraiment mais qu’ils avaient demandés par prudence. Et ils sont refusés ou loin sur les listes d'attente pour les formations qui les intéressent. Avec des cas incompréhensibles : une bonne élève est 847e sur liste d'attente pour la fac d'anglais à Nantes alors que, dans la même classe, des dossiers bien plus faibles sont acceptés dans la même formation. Cette élève est totalement démotivée et ne comprend pas à quoi sert de travailler sérieusement. A noter qu'avec APB elle aurait sûrement obtenu ce qu'elle voulait. Plus généralement, les demandes de facultés hors Le Mans ont le plus souvent échoué. Celles et ceux qui ont demandé des IUT ou des BTS ont très peu eu de réponses positives. Une élève en attente partout d’une faculté de droit qui veuille bien l’accueillir (y compris celle du Mans) a gagné 400 places en une nuit mais stagne depuis à la 30e place en liste d'attente. C'est très anxiogène pour les élèves car le compteur des places bouge tout le temps.

Dans les classes d'enseignement technologique la situation est encore moins réjouissante. Dans une classe de terminale STL de 25 élèves, seulement 5 avaient reçu une réponse positive satisfaisante, 5 une réponse positive non-satisfaisante et tous les autres étaient en attentes sur tous leurs vœux.  Dans une classe de terminale STI2D de 25 élèves les réponses positives satisfaisantes étaient encore moins nombreuses et  une demi douzaine d'élèves étaient refusés sur tous leurs vœux.

En résumé, la procédure Parcoursup qui était censée palier tous les problèmes d’APB génère encore plus de déceptions, d'attentes angoissées et d'incompréhensions. Mais comment pourrait-il en être autrement quand le premier problème de l’affectation post-bac est celui du manque de places pour accueillir les bacheliers dans l’enseignement supérieur. Par contre, les promoteurs de cette procédure ont beau s’en défendre, Parcoursup fonctionne en suivant exactement sa logique inavouée que nous ne cessons de dénoncer : une logique de sélection et de tri social qui ne fera que s’amplifier avec la réforme du lycée et du baccalauréat.

 Voici le communiqué que le Maine Libre a fait paraître

communique parcoursup

Le Maine Libre - Édition du 31 mai 2018

 

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