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Les examens sont des moments qui provoquent une petite montée d’adrénaline comme le font toutes les épreuves de l’existence, c’est entendu. Seulement est-il nécessaire de rajouter du stress au stress ? Pour des raisons qui nous échappent, il semblerait que ministère et rectorat aient choisi de répondre par l’affirmative ce qui ne laisse pas de surprendre quand on sait toute l’importance que l’institution accorde à la bienveillance.

Or, bienveillante, l’institution ne l’est tout d’abord pas avec ses personnels, avec celles et ceux qui sont chargés de surveiller et de corriger les épreuves du DNB. Il n’est que de tendre un peu l’oreille pour s’en apercevoir. Nombreux sont les collègues à s’étonner et à regretter d’avoir de longues distances à parcourir pour remplir ces missions. Unetelle qui exerce au Mans doit se rendre à Ecommoy, tel autre rattaché à Allonnes est convoqué à la Flèche. Est-il utile de mettre autant les collègues sur les routes ? Est-il utile d’ajouter à la fatigue de la correction celle de la conduite et d’un départ aux aurores ?

Mais surtout les collègues déplorent que tous les enseignants mobilisables ne le soient pas. Ils constatent amèrement que « sur 7 professeurs de français, seulement 3 sont convoquées » ou encore « dans mon collège, il y a 5 professeurs de français ; les seules qui sont convoquées sont les deux qui n'ont pas eu de 3ème cette année ». Ces regrets sont motivés par les conséquences envisageables et constatées de ces convocations autant erratiques qu’aléatoires. Ainsi un autre collègue fournit l’analyse suivante : « De nombreux collègues ne sont pas convoqués et on se retrouve avec des paquets de 37 copies, ce qui est démoralisant. Pour moi c'est la pire journée de l'année et cela dénote un grand mépris pour notre travail […] Un nombre de vingt copies serait suffisant. » Nous ne pouvons que le rejoindre et s’interroger avec d’autres sur le sens d’une telle organisation et sur les objectifs visés. Nous ne voulons cependant pas croire qu’il s’agit ainsi de définitivement rebuter la profession afin de supprimer plus aisément un examen par ailleurs jugé inutile et top onéreux ainsi que l’affirment à l’envi certains médias. Air connu, que l’on a déjà entendu à propos du baccalauréat et qui a abouti à la réforme que l’on sait.

Justement, parlons-en du baccalauréat et de ses prolongements immédiats identifiés à la nouvelle procédure d’affectation dans l’enseignement supérieur dite « Parcoursup », les deux choses étant étroitement liées. Là, ce sont les usagers du service public d’éducation qui ont été touchés par le manque de bienveillance. Mais pour le mesurer, il ne suffisait certainement pas de se rendre dans une seule classe, qui plus est triée sur le volet, comme l’a fait le recteur de visite en Sarthe le 24 mai dernier. A ce compte-là on peut effectivement se réjouir et se féliciter du succès de l’opération. Mais on risque fort de paraître totalement déconnecté du réel.

Dans la vraie vie comment s’est passé Parcoursup ? Le 22 mai au soir seulement la moitié des élèves avaient reçu une réponse positive, ce qui ne signifie pas pour autant satisfaisante du fait de l’absence de hiérarchisation des vœux et du fait que de nombreux vœux ont été émis plus par prudence que par envie. Jusqu’au Bac, la situation n’ayant guère évolué, de très nombreux candidats se sont présentés à la première épreuve sans la moindre certitude quant à la possibilité de poursuite d’études. N’en déplaise à ceux qui sont systématiquement réjouis de tout, ceci n’a pas généré qu’un léger surcroît de tension. La procédure engendrant angoisse et incompréhension, elle a été de nature à provoquer aussi

une forte démobilisation. Début juin, des élèves en étaient même à se demander si cela valait le coup de se présenter à l’examen. D’ailleurs la décision de suspendre la procédure d’affectation pendant les écrits constitue bien une forme d’aveu du caractère intenable de la situation. Il s’agissait d’éviter aux candidats la démoralisante déconvenue quotidienne due au constat, via internet, de l’absence de retour favorable. Le 26 juin, au moment de la reprise de la procédure, à l’échelle nationale plus de 20 % des élèves n’avaient toujours pas d’affectation là où APB réalisait 92 % de demandes satisfaites.

En résumé, la procédure Parcoursup était censée palier tous les problèmes d’APB en particulier celui du tirage au sort qui, rappelons-le n’a concerné qu’un pour cent des élèves au niveau national et aucun dans l’académie de Nantes. En définitive, elle génère encore plus de déceptions, d'attentes angoissées et d'incompréhensions. Mais comment pourrait-il en être autrement quand le premier problème de l’affectation post-bac est celui du manque de places pour accueillir les bacheliers dans l’enseignement supérieur. Par contre, et les promoteurs de cette procédure ont beau s’en défendre, Parcoursup fonctionne en suivant exactement sa logique inavouée que nous ne cessons de dénoncer : une logique de sélection et de tri social qui ne fera que s’amplifier avec la réforme du lycée et du baccalauréat.

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