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Près de six millions d'élèves du primaire doivent normalement pratiquer désormais 30 minutes d'activités physiques chaque jour à l'école, une mesure voulue par E. Macron, mais décriée par plusieurs syndicats qui regrettent une impréparation criante. "Un grand flou, né d'une grande précipitation", résume la secrétaire générale du SNUipp-FSU, Guislaine David, "et au final le risque c'est que cette mesure passe silencieusement à la trappe".

"C'est du gigotage"

Promise par E. Macron, la généralisation de ces trente minutes d'activité physique pour le primaire a visiblement pris de court le monde enseignant.

Une directive du ministère de l'Education nationale est tombée en plein été, fin juillet, pour tenter de border le dispositif : pas besoin de logistique, pas besoin de tenue pour les élèves, et, au besoin, des outils pédagogiques mis à disposition des enseignants.

"Sans lgistique, les élèves sans tenue de sport, ça veut dire qu'on va avoir des élèves parfois en jupe ou avec des bottes, à qui on va demander de faire trente minutes de sport dans une classe... ça nous pose problème" explique Coralie Benech du Snep-FSU (syndicat des professeurs d'EPS).

Le ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye a précisé le 26 août que cette séance devait se dérouler "au sein de l'établissement scolaire", donc dans une cour, sous un préau ou dans une salle dédiée.

"Sur le principe on est d'accord, faire de l'activité physique pour lutter contre la sédentarité, c'est super. Là, ce qui est proposé, c'est du gigotage" dénonce Benoit Hubert, secrétaire national du Snep-FSU.

Marche active, Yoga, relaxation, jeux de ballon, corde à sauter... Le panel des activités proposé semble bien large. "Il y a normalement trois heures d'EPS par semaine pour les élèves du primaire et on a déjà du mal à les faire" rappelle Mme David. "Et puis où on va caser ces 30 minutes supplémentaires ? On nous demande déjà de faire plus de français, plus de maths" note Guislane David.

Pour l'instant, dans les écoles, c'est le flou. Où organiser ces cours ? Avec qui ? Certaines écoles devraient faire appel aux personnels de mairie par exemple ou bien à des intervenants issus du tissu associatifs sportif. Ce qui mettra l'accent sur l'iniquité territoriale entre les communes qui pourront mobiliser des ressources, et les autres.

Le Maine Libre, 1er septembre 2022

 

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