bannière site snes72

À Allonnes, un garage école ouvrira en septembre


Garage école du Mans ouvrira dans la ZAC du Vivier à Allonnes. La structure formera 12 à 15 élèves par an au métier de la mécanique et de la maintenance automobile.
Entretien :

Bertrand Corbeau, président de l’association gestionnaire Garage école du Mans et administrateur de l’ACO (Automobile club de l’Ouest), Victor Mahalin, chef de projet et futur directeur de la structure, et Romain Angebeau, vice-président de l’association également dirigeant du constructeur de voitures de course automobile Funyo.
En quoi consiste ce projet ?
Bertrand Corbeau : Nous allons ouvrir un garage école selon le modèle des «  écoles de production  ». Ce type de formation se situe entre l’apprentissage en alternance et le lycée professionnel. Dans un unique lieu, le jeune va suivre à la fois sa formation pratique et l’enseignement général qui lui permettront d’obtenir un CAP ou un Bac pro. On parle d’une pédagogie du  «  faire pour apprendre  ». Les deux tiers du temps seront consacrés à la pratique. Le tiers restant, à l’enseignement général dispensé sur le site même de l’école.
Autre spécificité de ce modèle pédagogique : la mise en situation réelle. Les jeunes travailleront sur de  «  vraies  » voitures de «  vrais  » clients. Ils devront accueillir ces derniers, identifier le besoin, répondre à la demande, facturer, encaisser et leur remettre leurs véhicules. Garage école du Mans (GEM) est une école privée. Mais les frais de scolarité seront gratuits.
Quel est son modèle économique ?
B.C : Nous sommes sur une approche de financement public-privé. L’important budget de financement sera partagé entre l’État et la Région (50 %), les entreprises (25 %) et les prestations facturées aux clients du garage (25 %).
Vous parlez d’un budget «  important  ». C’est-à-dire ?
B.C : Le budget d’amorçage, nécessaire à l’aménagement de l’école et aux travaux d’ouverture, s’élève à 300 000 €. Quant au budget de fonctionnement cumulé des trois premières années, nous l’évaluons à 1,3 million d’euros. Nous sommes sur un coût de formation par élève et par an d’environ 11 000 €.
Quels débouchés à la clé ?
B.C : En France, il existe 41 écoles de production sur ce modèle-là, dans différents domaines, pas seulement celui de l’automobile. En moyenne, les élèves ont quatre offres d’emploi dès la sortie de la formation.
Peut-on parler de concurrence face aux formations actuelles ?
B.C : Notre projet ne va pas répondre à l’enjeu évoqué à lui tout seul ! (Lire ci-dessous) C’est une voie complémentaire et non concurrente à celles existantes. Celle-ci ne demande qu’à être développée si nous faisons la démonstration que nous sommes capables de fédérer le public et les entreprises sur ce sujet-là. Et pourquoi pas demain sur d’autres objets ? Comme la carrosserie, les poids lourds, la moto… Ou même en dehors des métiers de la mobilité.
Romain Angebeau : Il n’y aura pas non plus de concurrence avec les professionnels de l’automobile. Nous n’allons pas casser les prix. Nos prestations resteront dans la fourchette pratiquée par les garages. Le projet a vocation à répondre à un secteur d’activité, notamment la réparation automobile, en manque de main-d’œuvre et qui a des difficultés à recruter.
Quelles sont les démarches à entreprendre ?
Victor Mahalin : GEM est ouvert à tous les jeunes dès l’année de leurs 15 ans. À l’ouverture en septembre, le CAP «  Maintenance des véhicules option véhicules particuliers  » comptera douze à quinze places. Nous envisageons d’ouvrir, dans deux ans, le Bac pro «  Maintenance des véhicules  » avec la même option. Les élèves seront en cours 35 heures par semaine, 41 semaines par an dans l’école.
La sélection sera basée uniquement sur la motivation. Le dossier scolaire n’est pas notre point de comparaison. L’objectif serait de mettre les candidats en situation pratique (manipuler un peu les outils, aborder un véhicule…) pour voir si le courant passe. Il y aura aussi un entretien avec une personne de l’association ou de la direction de l’école. Ou d’un formateur. Nous envisageons d’organiser cela courant juin – juillet. Les inscriptions vont bientôt démarrer.
Nous recrutons actuellement deux «  maîtres professionnels  ». Ce sont des formateurs en mécanique. Nous sommes dans l’esprit du compagnonnage. Le maître professionnel doit être une figure de référence et de confiance pour les jeunes. Nous sommes là pour les accompagner afin qu’ils deviennent de bons professionnels mais aussi de bons citoyens. Nous allons agir tant sur le savoir-faire que le savoir être.

Ouest-France
Sarthe
Sarthe, vendredi 22 avril 2022

Commentaires du SNES-FSU 72 :

Pas de concurrence mais une comlémentarité ? En attendant les formations qui ouvriront prochainement, celles qui sont envisagées à moyens termes et le "public" visé sont exactement les mêmes qu'au LPO le Mans Sud, lycée distant de quelques kilomètres seulement !

Le Kiosque

publi123 publi123 publi122 publi121
N° 124 N° 123 N° 122 N° 121