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Roch Brancour, vice-président du Conseil régional, a annoncé, hier, une hausse significative des tarifs des cars et des trains. "C’était ça, ou réduire l’offre", plaide-t-il.

Pas de bouclier tarifaire pour les transports scolaires dans les Pays de la Loire. Le gouvernement veut pourtant en créer un pour limiter la hausse des billets de TGV, en janvier. Mais pour les transports régionaux c’est… à la Région de trouver des solutions face à la flambée des coûts. « On avait deux alternatives, estime Roch Brancour, vice-président chargé des Transports. Soit réduire notre offre, comme l’envisagent certaines collectivités, soit trouver des modalités de financement. »

L’élu LR angevin n’a pas l’intention de réduire le nombre des 3 300 circuits de cars scolaires, ni des 530 lignes de TER quotidiennes en Pays de la Loire. En revanche, les usagers vont supporter une hausse des tarifs, qui n’avaient pas bougé depuis 2019.

L’abonnement scolaire passe de 110 à 150 €

Dès le 1er janvier 2023 : +2 € par mois pour les abonnés des lignes autocars et environ +0,20 €, pour les billets à l’unité ; +4 € par mois pour les abonnés TER et jusqu’à +6 % sur les billets de trains régionaux occasionnels.

À la rentrée de septembre 2023 : l’abonnement annuel aux transports scolaires passera de 110 € à 150 € par enfant, soit +36 %. Heureusement que le pass reste gratuit à partir du troisième enfant…

Dominique Romann, président de l’Association des usagers des transports de Pays de la Loire, trouve la note un peu salée : « Nous sommes contre la gratuité totale, mais cette hausse devrait s’accompagner de la mise en place d’une tarification solidaire, avec des réductions pour les ménages les plus modestes. Ce que la Région refuse, en nous répondant que le transport est déjà largement subventionné. »

« Hyper subventionné, à hauteur de 90 % ! », souligne Roch Brancour, qui chiffre le coût réel d’un abonnement scolaire à 1 230 € par an par enfant.

Toujours selon l’élu angevin, la hausse des tarifs ne rapportera que 8 millions d’euros en 2023, alors que la Région doit financer une surchauffe de 30 millions d’euros de son budget transports, sur les deux années 2022 et 2023.

À quoi correspondent ces 30 millions ? « La moitié en surcoûts énergétiques », estime le vice-président, un peu à la louche. « Tout dépend des discussions avec les opérateurs. » L’autre moitié est absorbée par l’inflation, par la nécessaire revalorisation des salaires des conducteurs de cars, pour limiter la pénurie de main-d’œuvre, et par les investissements en faveur des « mobilités durables » que Roch Brancour entend poursuivre. Notamment pour commencer à faire transiter la flotte de cars du diesel vers le gaz ou l’électricité.

« Injuste socialement »

Ceci manque d’ambition, selon Dominique Romann, le représentant des usagers. Même avis de l’opposition écologiste au Conseil régional : « Sans des investissements massifs supplémentaires, une telle hausse(des tarifs)sera absurde pour le climat et injuste socialement », déplore la présidente du groupe Lucie Etonno. L’élue vendéenne, pas informée bien que membre de la Commission transports, s’interroge sur l’annonce de la droite et demande « à voir tous les scénarios qui ont amené la majorité à prendre cette décision. Les usagers ont le droit de savoir en toute transparence ».

Le débat sur les hausses tarifaires rebondira à l’assemblée régionale du 15 décembre, lors du vote du budget primitif 2023. Mais sans surprise à attendre. Roch Brancour et la présidente des Pays de la Loire Christelle Morançais ont derrière eux une majorité solide et disciplinée.

François CHRÉTIEN, Ouest France, 11 novembre 2022

Commentaire du SNES-FSU 72 :

Encore des hausses pour les familles de lycéennes et de lycéens. Mais rassurons nous, ça n’est que +5€/mois d’école... qui s'ajoutent à l'augmentation des tarifs de restauration et d'internat.

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