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Violences scolaires

Profitant des récents actes de violences commis par des élèves à l'encontre de collègues, l'association SOS Education a lancé une campagne de séduction de la profession en jouant sur une compassion démagogique. Car sa finalité ultime n'est pas de défendre l'Education nationale et ses serviteurs. Au contraire elle aspire à en finir avec le service public d'Education.
Il faut en effet savoir que cette association « se rattache à une nébuleuse parfaitement identifiée empruntant ses références aux ultralibéraux tendance Reagan, aux mouvements antiavortement et à la mouvance des évangélistes américains, le tout nimbé d'une proximité assumée avec l'extrême droite » (1).
Dans sa dernière campagne, SOS Education « demande aux pouvoirs publics de faire preuve de courage et de fermeté », sans préciser d'ailleurs ce qu'elle entend concrètement par là.
Il y a certes un problème de violence dans nos établissements et il est vrai que cette violence provoque de la souffrance au travail. Seulement, il faut s'interroger sur les causes réelles de cette violence. Elle est en grande partie le fruit de choix ultralibéraux qui malmènent l'ensemble de la société. Citons la multiplication des fermetures brutales d'entreprises qui jettent des centaines de milliers de salariés dans l'univers déshumanisé de Pôle emploi ; l'exclusion d'une partie croissante de la population de l'accès aux soins; des suppressions records d'emplois dans l'Education...
Et tant que l'on ne réglera pas politiquement cette violence sociale, on ne réglera pas sérieusement celle qui nous empoisonne au quotidien. Pire, on continuera à faire le lit de ce type d'organisation nauséabonde et dangereuse.
Car une fois  invoqué "le courage et la fermeté", que met-on dernière ces formules creuses et ronflantes ? SOS Education se garde bien de le dire car sinon il lui faudrait sortir du bois et démasquer une panoplie strictement sécuritaire : caméra de vidéo-surveillance, portillon de détection des métaux, policier référent... Autrement dit tout ce qui est prôné par un Sarkozy aiguillonné par le FN et qui a largement fait la preuve de son inefficacité.
Une politique vraiment soucieuse d'améliorer les choses s commencerait par remettre dans les établissements tous les adultes  (et surtout, tous les adultes qualifiés) qui en ont été retirés depuis 2002 avant de s'attaquer à la réduction des inégalités sociales qui en devenant de plus en plus criantes mettent aussi la société sous tension.

(1) Libération du 01/04/2003

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