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Une fois de plus le ministère de l'Education nationale choisit de mettre la charrue avant les boeufs. C'est ainsi qu'hier les représentants élus des personnels ont assisté au CSA-D où étaient présentés les moyens d'enseignement pour les établissements du second degré sarthois pour la rentrée 2024 alors même que les textes réglementaires censés mettre en oeuvre le fameux "chocs des savoirs" ne sont pas encore parus.

Pour protester contre ce manque total de visibilité, contre la mise au placard de plus en plus systématique des règles de l'Etat de droit et contre ce qui apparaît d'entrée de jeu, de l'aveu même de l'administration, comme une insuffisance criante des moyens alloués, les représentants de la FSU ainsi que celles et ceux des autres organisations syndicales ont voté à l'unanimité contre cette proposition.

Ci dessous la déclaration liminaire de la FSU :

                                                                                                                      Madame la Directrice Académique,

Le contexte dans lequel se tient ce CSAD ne porte guère à l’optimisme.

A l’instar de l’hôpital, l’École est en train de s’effondrer.

Attractivité de nos métiers en berne, comme vient de le démontrer la nouvelle baisse du nombre de candidats aux concours de recrutement.

Explosion du nombre des démissions et des ruptures conventionnelles, pour ne rien dire des abandons de poste.

Personnels en grande souffrance morale, en butte à la perte de sens de leurs métiers, parfois menacés, qui se sentent oubliés et méprisés par l’institution comme viennent malheureusement de le montrer les invraisemblables déclarations de la nouvelle ministre.

Enseignement professionnel qui subit de plein fouet une réforme dévastatrice avec la suppression de 170 heures de cours pour les élèves sur 3 ans et une détestable volonté de formatage à l’emploi, obstacle majeur à la mobilité sociale de jeunes issus majoritairement de milieux sociaux défavorisés.

Élèves en situation de handicap qui ne peuvent toujours pas être accueillis dans des conditions dignes par des AESH toujours scandaleusement sous-rémunérées et déconsidérées.

Enfin, que dire de la médecine scolaire, véritable champ de ruines, indigne d’un pays comme la France ?

Le bateau coule et, face à la catastrophe , le gouvernement se contente d’annoncer des mesures dérisoires, passéistes et dangereuses comme l’uniforme, l’apprentissage de la Marseillaise (déjà imposée par une circulaire de 1985!!) ou la généralisation du SNU. Au naufrage de l’Éducation Nationale, le pouvoir oppose une volonté nauséabonde de contrôle de la jeunesse. La pouvoir rêve d’une jeunesse docile, en uniforme, au garde-à-vous, qui marche au pas et au son du clairon qui sonne. Cela en dit long sur sa vision de la jeunesse et de la société mais qui peut sérieusement penser que cela résoudra le moindre problème de notre système éducatif ?

Quant aux annonces sur la généralisation du théâtre, de l’histoire des arts et le doublement des horaires d’EMC au collège, tout reste flou : où sont les textes réglementaires ? Avec quels moyens tout cela sera-t-il mis en place ? Quel avenir pour les enseignements d’arts plastiques et d’éducation musicale ? Encore une fois prédomine l’impression d’une politique à la petite semaine, faite d’effets d’annonces tonitruantes qui ne reposent sur aucune réflexion sérieuse sur la situation de notre École mais qui contribuent à la désorganiser et l’affaiblir toujours plus : une politique de gribouille.

Et cela nous amène à évoquer les moyens d’enseignement qui sont l’objet de notre instance.

Nous n’avons guère le souvenir d’une telle hémorragie de moyens dans les lycées. Les documents que vous nous fournissez y actent la perte de 369 heures-poste soit l’équivalent de plus de 20 ETP !! Perte qui n’est pas compensée par les moyens alloués aux collèges qui doivent supporter, quant à eux, la baisse de 4 ETP en heures-poste. Rien ne justifie une telle saignée et sûrement pas le creux démographique observé qui aurait dû être mis à profit pour alléger les effectifs des classes, seul moyen réellement efficace pour aider à la réussite des élèves.

La purge continue et face à la morgue dont fait preuve le gouvernement à notre égard, la FSU, avec les autres organisations syndicales, appelle les personnels à se mettre massivement en grève et à manifester leur colère, leur écœurement et leur ras-le-bol, ce jeudi 1er février.

En grève et en manifestation pour exiger une revalorisation massive et inconditionnelle de leurs rémunérations, de réels moyens pour l’école inclusive (avec, enfin, un vrai statut pour les AESH), pour obtenir des groupes réduits d’élèves pour défendre l’école publique qui, elle, accepte tous les élèves et porte seule, avec fierté, la mixité sociale dont a tant besoin notre société malade.

En grève et en manifestation pour obtenir tout simplement respect et écoute.

Tout le contraire, hélas, de la politique passée, présente et à venir de ce gouvernement !!

 

 

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