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Les points-clés du CTPD du 04 février 2011

Dotation globale horaire pour la rentrée 2011 dans les collèges sarthois : encore des suppressions de postes
Les dénégations alambiquées de l’I.A. n’y changent rien. La DGH est bel et bien en baisse de 209 heures par rapport à celle de l’an passé et cela représente une suppression de onze postes en collèges. Cette diminution des moyens est d’autant moins justifiable que 143 élèves supplémentaires sont attendus en septembre prochain. Les conséquences de ce double mouvement inverse sont prévisibles : une nouvelle augmentation des compléments de service et des classes plus chargées. Les chiffres fournis par l’IA ne disent d’ailleurs pas autre chose en fixant un H/E encore inférieur à celui de l’an passé. Mais rassure-vous, tout cela est guidé par un souci rectoral d’une plus grande justice dans la répartition des moyens entre les différents départements de l’académie. Selon le Recteur il s’agirait, en quelque sorte, d’opérer une redistribution des richesses. Manque de pot, l’écart entre les H/E départementaux s’est encore accru dans un contexte de baisse généralisée ! Il ne s’agit en fait que de gérer la pénurie !

Vote de la DGH dans les établissements
Nous avons demandé que dans le compte-rendu du CTPD figure explicitement le rappel du caractère obligatoire de la réunion de la Commission permanente avant le vote en C.A.

Classe bilangue : un financement au rabais des deux langues vivantes obligatoires
Lorsqu’on lui dit que pour les mettre en place les établissements sont obligés de tailler dans autre chose dans la mesure où l’IA n’en finance que 5 heures sur 6, celui-ci rétorque que dans un établissement, il n’est pas possible de tout offrir et qu’il n’est pas anormal que l’autonomie des établissements serve à effectuer des choix. Ce faisant il traite de la bilangue comme s’il s’agissait d’une option, voire d’une fantaisie des établissements. Or :
- la mise en place des bilangues n’est pas une lubie de quelques principaux  mais l’expression d’une volonté de l’IA qui se targue d’en avoir fait un axe fort de sa politique et se félicite d’avoir réaliser en deux ans le plan qui visait à l’implantation d’une bilangue dans la moitié des collèges sarthois en trois ans. Quand on exhorte les établissements de la sorte, la moindre des choses est de mettre tous les moyens nécessaires à leurs dispositions. Selon la vieille formule de l’école républicaine, ce qui est obligatoire doit d’abord être gratuit. Or les bilangues coûtent au moins une heure à chaque établissement.
- La bilangue n’est pas une option car les élèves de collèges doivent obligatoirement tous apprendre deux langues vivantes. Mais en la traitant comme telle et  en n’accordant que 5 heures sur les 6, le Ministère a trouvé un subterfuge pour financer au rabais la pratique des deux langues vivantes obligatoires. Quitte à faire disparaître le latin par exemple, qui lui est une vraie option. On met donc ainsi en concurrence de l’obligatoire et de l’optionnel. Et forcément l’optionnel le plus fragile disparaît. Et bonjour l’appauvrissement de l’offre culturelle !

Disparition de la classe relais
L’IA a officialisé la disparition de la classe relais. Selon lui elle sera avantageusement remplacée par la prise en charge déconcentrée et « en interne » dans six collèges (La Ferté, Connerré, Château du Loir, Le Maroc, A. Fournier et Val d’Huisne au Mans) avec à chaque fois une dotation tournant entre 6 et 9 heures postes et à peu près autant d’HSA. Il a précisé que le dispositif serait par la suite appelé à s’étendre.
Lorsque que l’on tente de défendre la classe relais qui avait l’intérêt d’extraire les élèves de leur environnement et de les libérer des rôles dans lesquels ils se sont enfermés vis-à-vis de leurs camarades pour les rendre disponibles aux apprentissages, les chefs d’établissements présents croient jouer les plus malins en demandant « mais dispose-t-on d’études sur les résultats de cette classe ? » (Sous-entendant son inefficacité et donc son inutilité) Or :
- à notre connaissance, des études ont été faites et qui montrent que cela a empêché la moitié des élèves l’ayant fréquentée de sortir du système scolaire (bilan à 2 ans)
- ces chefs se posent-ils la question de l’efficacité des PPRE et autre Accompagnement éducatif dont ils assurent le battage sans aucun scrupule et auquel le nouveau dispositif relais risque fort de ressembler ? Ont-ils demandé des études ?
Par ailleurs, il est légitime de formuler certaines objections à l’encontre de ce nouveau dispositif :
- la classe relais fonctionnait  avec un personnel spécialisé et formé spécifiquement à la problématique des élèves décrocheurs. Ce ne sera certainement pas le cas pour nos collègues des établissements mentionnés plus haut
- Il n’est pas dit que les élèves accédant désormais au dispositif relais bénéficient d’une prise en charge continue sur six semaines complètes comme c’était le cas jusqu’à présent. Le saupoudrage est fortement à craindre avec ses risques inhérents d’inefficacité
- Les élèves ne dépendant pas des six collèges retenus seront dans l’impossibilité d’accéder au nouveau dispositif. Ils seront priés de rester avec leur souffrance et ses corollaires, à savoir la persistance dans l’échec et la perturbation des classes.

U.P.I c’est fini, voilà les U.L.I.S. Quels changements ?

Jusqu’à présent l’intégration était le fruit d’une concertation entre l’enseignant spécialisé en charge de la classe UPI et les collègues du collège concerné. Elle reposait fondamentalement sur la base d’une adhésion partagée au projet, ce qui constitue la condition sine qua non d’une intégration satisfaisante pour toutes les parties prenantes, en plus d’une dotation en moyens nécessaires (encadrement par des personnels spécialisés, enseignants et AVS, effectifs modérés des classes, …)

Quand nous avons demandé des garanties quant au maintien de ces conditions (pour ne pas parler d’un développement pourtant indispensable avec, par exemple, une prise en compte du temps de concertation dans le temps de travail de chacun) dans le fonctionnement futur des ULIS, la réponse ne fût pas des plus franches.

Si une Principale a d’abord déclaré que, pour sa part, elle ne modifierait en rien les pratiques en cours dans son établissement, l’IA a, pour sa part, estimé qu’un fonctionnaire était là pour fonctionner et, à mots couverts, qu’il ferait fort peu de cas d’un collègue qui émettrait quelques réticences à participer à la désormais dénommée « inclusion scolaire». Une condamnation morale donc, avant même d’envisager que ces réticences puissent être simplement motivées par le manque de places dans les salles !

Tout cela n’est guère encourageant. D’autant moins qu’on nous précise que le maintien des AVS dans ce nouveau dispositif, n’est pas plus garanti que ne l’était leur présence dans les anciennes UPI (c’est-à-dire pas) !

Encore plus de postes bloqués pour l’installation des stagiaires
On en dénombrait déjà plus de 20 dans les collèges à la rentrée 2010 Il y en aura encore plus (près d’une trentaine) en septembre prochain. Voilà qui ne va pas faciliter la fluidité du mouvement. Demander « sa mut » tiendra de plus en plus de l’utopie !

Infirmières scolaires : « la justice sociale passe par l’affaiblissement du service public »
Au nom d’une prétendue justice de répartition des moyens dans l’académie, le département de la Sarthe perd un poste d’infirmière scolaire, celui qui avait été ouvert à Mayet à la précédente rentrée scolaire. Et tant pis pour les collègues qui devront se partager le boulot ! Et tant pis pour les mômes qui seront privées d’une présence qui est parfois leur seul contact avec le monde médical ! Ce sera en raison d’une plus grande justice sociale. Car c’est la grande formule rectorale : plus de justice = moins de postes !

Le Kiosque

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