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La journée d'action du 19 mai sur la réforme du Vallaud-Belkacem a rassemblé 300 personnes dans les rues du Mans. Si l'on considère que le premier périmètre de mobilisation concernait d'abord les collèges, soit un effectif total d'environ 2500 collègues, cette mobilisation est un vrai succès.

Et quand on dit cela, on ne parle même pas du nombre de grévistes qui était largement supérieur à celui des manifestants. En dépit des assertions de la communication ministérielle (qui fait ses calculs non pas sur la base des enseignants attendus en cours à 9 h 00 mais sur l'ensemble des professeurs, y compris ceux qui n'étaient pas de service ce jour-là!), il est juste d'avancer que le taux de grévistes a tourné autour des 50 % le 19 mai. Cela signifie donc, et cela n'avait pas été le cas depuis un certain temps dans le second degré, que la grève a été majoritaire. La démonstration a donc été faite que la profession rejetait massivement le projet de la ministre.

Partant de là, il aurait été raisonnable que Mme Vallaud-Belkacem ne campe pas rigidement sur ses positions et qu'elle ne refuse pas d'entendre cette multitude de voix qui lui disaient, sans animosité mais fermement que sa réforme n'est pas envisageable.

Au lieu de cela, et précisément parce qu'elle sentait bien que la pression montait dangereusement, la ministre a choisi, une fois de plus, le passage en force, pour couper, espère-telle, l'herbe sous le pied au développement d'une mobilisation qui, de jour en jour, mettait en évidence son manque de légitimité.

Les banderoles et les drapeaux avaient à peine été rangés, l'audience (à laquelle elle n'a pas daigné assister) sollicitée par le SNES-FSU et les six autres membres de l'intersyndicale était-elle à peine terminée, que la Ministre publiait au Journal Officiel les textes concernant la réforme du collège. Éclatant déni de dialogue social auquel ce gouvernement se prétend très attaché ! Mensonge et mépris. La ministre poursuit cette réforme comme elle l'a commencée, en y ajoutant une bonne dose de provocation. D'une manière ou d'une autre, il faudra maintenir et amplifier la mobilisation. Car il n'est pas trop tard. Mais la ministre doit se persuader d'une chose : le temps est malgré tout compté et il vaut mieux qu'elle ait à faire à une contestation progressiste et constructive, la nôtre, plutôt qu'à une opposition diffamante et réactionnaire. Ceci dit, on a malheureusement l'impression que seuls les notaires, les pharmaciens et les médecins sont entendus par ce gouvernement.

Le Kiosque

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