Nous voici réunis pour évoquer, lors de ce CTSD, les conditions de rentrée de septembre 2022.

La période électorale que nous venons de vivre ouvre une période de grande inquiétude mais aussi de grande incertitude politique.

Demeure, toutefois, une certitude : celle du bilan catastrophique de Jean-Michel Blanquer. Pendant 5 ans, le saccage de l’Éducation Nationale aura atteint une intensité incroyable. L’effondrement inédit du nombre de candidats aux concours est le spectaculaire symbole de l’effondrement de toute l’Éducation Nationale. Nous nous trouvons aujourd’hui dans une telle situation que la question de savoir s’il y aura assez d’enseignant-es à la rentrée prochaine se pose. Notre institution scolaire qui se prétend inclusive propose des conditions indignes d’enseignement aux élèves porteur-ses de handicap en termes d’effectifs en ULIS, de moyens d’accompagnement et de statut des AESH. L’Éducation Nationale est en état d’urgence.

La situation impose des mesures urgentes et énergiques. Hélas, les premiers propos de Pap Ndiaye ne laissent rien augurer de bon. Entre le retour du « travailler plus pour gagner plus », le rattrapage des jours de congé maladie et une énième consultation de la base dans un énième grand débat à la sauce macroniste, tout laisse penser que le nouveau ministre met ses pas dans ceux de son prédécesseur et n’a absolument pas pris la mesure de la gravité de la situation.

Consciente de la catastrophe imminente, la FSU réclame, quant à elle, des mesures urgentes :

- une revalorisation immédiate et conséquente qui ne saurait se résumer à la maigre augmentation de 3,5 % du point d’indice, nouvelle marque de mépris du gouvernement à l’égard des fonctionnaires. Nous continuons à exiger qu’aucun enseignant, aucun CPE ou Psy-EN ne débutent sa carrière à moins de 2000 euros et qu’aucun AED ou aucune AESH n’ait un salaire de départ, pour un temps complet, inférieur à 1850 euros. Il en va de l’attractivité de nos métiers.

- le recrutement massif de nouveaux enseignants en organisant un concours exceptionnel et en faisant appel aux listes complémentaires.

- la remise à plat de toute la réforme du lycée et du baccalauréat, catastrophe pédagogique et humaine qui génère mal-être, souffrance, perte de sens tant chez les adultes que chez les élèves. Le lycée Blanquer doit disparaître en même temps que son concepteur.

- la baisse des effectifs, tout particulièrement en collège où aucune classe ne devrait dépasser 24 élèves ( 20 en éducation prioritaire).

La Sarthe n’échappe pas à ce sombre tableau. Les données fournies par vos services, Monsieur le Directeur Académique, mettent en exergue, à travers le très grand nombre de BMP et de compléments de service, des disciplines sinistrées, menacées de disparition par les politiques éducatives insensées menées depuis des années. Nous pensons ici, entre autres, à l’allemand, ou aux lettres classiques . De nombreux BMP de 18h soulignent l’incapacité de l’Éducation Nationale à recruter, faute d’enseignants en nombre suffisant, et fait craindre que beaucoup d’élèves n’aient pas d’enseignants face à eux en septembre. Cela imposera probablement le recrutement d’encore plus de contractuels, personnels précaires encore trop souvent maltraités par une institution qui prône sans arrêt la bienveillance mais qui n’en fait guère preuve dans la gestion des non-titulaires dont la souffrance doit être maintenant entendue au lieu d’être systématiquement minorée ou niée.

Face à cette rentrée qui s’annonce sous de sombres auspices, la FSU continuera, aux côtés de tous les collègues, à lutter pour une École républicaine, démocratique, laïque et émancipatrice qui garantit l’égalité des droits à tous les élèves ; pour un métier qui assure à tous les personnels une rémunération digne, une vraie considération sociale et la reconnaissance de leur professionnalisme. L’École ne peut pas relever les immenses défis qui se présente à elle contre les personnels. Il est plus que temps de les écouter, de les entendre et de leur faire confiance.