Les actions éducatives ne seront pas examinées avant, a expliqué la Région hier. Mais les budgets «ne baisseront pas », promet le vice-président André Martin.

La réponse a tardé à arriver, mais la voilà, hier, par la voix d’André Martin, vice-président des Pays de la Loire, en charge de l’enseignement : « La présidente Christelle Morançais souhaite maintenir les moyens consacrés à l’Action éducative ligérienne (AEL). Le budget de 1,1 million d’euros est maintenu, même si on n’appliquera pas le calendrier habituel. »

Les AEL, ce sont plus de 600 projets portés par les professeurs de lycées ou de centres de formations, qui organisent des voyages, ateliers thématiques, rencontres d’artistes (etc.) avec leurs élèves, et pour lesquels l’aide financière de la Région est souvent indispensable. Problème : les trois quarts des thématiques possibles ont été supprimés du site régional sur lesquels ils inscrivent leurs demandes dès la rentrée. Sans explication. Ce qui suscite l’indignation des enseignants et de l’opposition de gauche.

Les explications, Christelle Morançais préférait les réserver d’abord aux proviseurs, qu’elle rencontrait hier après-midi à Nantes. Pour leur dire quoi, finalement ? « On souhaite que les AEL rejoignent davantage les préoccupations de la jeunesse », explique André Martin.

« Six mois de perdu »

L’élu angevin, qui a reçu hier soir des représentants d’enseignants, compte faire évaluer les AEL en fonction des résultats de la consultation des jeunes sur le Net et de la grande réunion organisée avec eux, le 1er décembre, dans le cadre du « Big bang de la jeunesse ». « On avait promis aux jeunes qu’on les écouterait, c’est pourquoi on ne validera la liste définitive des AEL qu’en janvier. »

« Ça veut dire que les dossiers ne seront pas validés avant février. Six mois de perdu ! C’est un tel manque de considération pour notre travail, déplore Yoann Vigner, un porte-parole de la FSU. André Martin nous dit que les AEL doivent davantage tenir compte de la préoccupation des jeunes pour l’environnement, très bien ! Mais c’est une thématique qu’ils ont enlevée du site… »

Il soupçonne plutôt la Région de « rétropédalage budgétaire ». De difficiles arbitrages sont en cours pour savoir comment payer les hausses des factures de chauffage des lycées. « Il y aura des économies, mais pas sur le dos des lycées », tranche André Martin, qui informe qu’à la prochaine session du conseil régional, la majorité proposera d’augmenter « de 35 à 38 millions la dotation de fonctionnement des établissements ».

François CHRÉTIEN.

Mardi 4 octobre 2022, Ouest-France, éditions Pays de la Loire

Non seulement Mme Morançais effectue un "rétropédalage budgétaire" sur une question éminemment cruciale, celle des projets pédagogiques, mais elle le justifie par la nécessité de les faire évaluer préalablement par la vox lycéenne internetisée ! On croit rêver !