Le Garage-école a trouvé ses élèves et son local
Le Garage-école du Mans se situera à Allonnes. Il a enfin trouvé ses locaux et affiche déjà complet avec ses quinze élèves : les cours devraient commencer dans le courant de décembre.
Les machines sont déjà installées. Dans les 600 m² disponibles, 7, rue Blaise-Pascal, tout est prêt à servir – les équipements sont neufs. Il ne manque plus que des bras pour s’ atteler dessus.
Et c’est en bonne voie : le Garage-école du Mans (GEM)– nom de l’association qui gère cette formation – a déjà trouvé ses quinze élèves. « On a choisi notre local en juin, nos élèves en juillet… se félicite Bertrand Corbeau, le président de l’association. Nous avons envoyé un dossier de demande d’ouverture d’école et quand il sera validé, ce sera parti ! » Il espère que l’école ouvre ses portes d’ici à la fin de l’année, dans un contexte de manque de réparateurs.
Jeudi, un autre pas a été franchi : la commission départementale de sécurité a donné son feu vert. Toute l’équipe du garage est déjà recrutée : deux maîtres-professionnels vont guider et enseigner aux quinze élèves reçus. « Normalement, un maître-professionnel peut encadrer douze élèves. Pour cette première année, nous préférons qu’ils encadrent à deux un plus petit nombre. Et l’année prochaine, ils pourront avoir une classe chacun ! » développe Victor Mahalin, directeur opérationnel de l’école.
La formation est gratuite
Car cette formation – gratuite – est un peu particulière : complémentaire au lycée professionnel et à l’apprentissage, elle ouvre une voie parallèle pour les jeunes de plus de 15 ans – après la 3e – qui veulent obtenir un CAP dans la mécanique. « Nos élèves seront dans une mise en situation permanente et concrète : ils vont passer deux tiers du temps à faire de la pratique, en situation réelle. Ils travailleront 35 heures par semaine et 41 semaines par an, dont quatre en stage. »
Le reste du temps, cinq professeurs vont venir au garage pour leur faire la classe. « C’est une immersion totale pour eux ! » Les jeunes vont s’entraîner sur des vrais véhicules et auront en face d’eux de vrais clients, qui veulent que l’on répare leur voiture. Qui paieront également un vrai tarif à la fin de la prestation. « Nous serons alignés sur les prix en vigueur. Mais évidemment, ce sont des élèves, donc ce que fait un garage en 1 h, il ne faut pas s’étonner que nous ne le fassions qu’en 4 ou 5. L’idée, c’est qu’ils apprennent et qu’à la fin de l’année, ils puissent aller beaucoup plus vite. »
Le président voit déjà plus loin : son association (non lucrative : tous les bénéfices servent soit à rembourser le coût du projet, soit à aider d’autres garages-écoles à ouvrir en France, dans les prochaines années) veut lancer d’autres projets. « Il y aurait plusieurs possibilités : peut-être étendre nos activités aux poids lourds ou aux contrôles techniques. Pourquoi pas la carrosserie, puisqu’on ne fait aujourd’hui que la mécanique… »
Vers un bac professionnel
Ce qui est sûr, c’est que le garage-école souhaite, d’ici deux ans, ouvrir également un bac professionnel. « Quand ce sera fait, on aura 40-45 élèves dans nos murs, compte Victor Mahalin. Nous sommes très fiers de ce que nous faisons. » L’équipe vient même de dévoiler une belle surprise à ses élèves : « Nous allons essayer de faire en sorte que pour les 24 Heures du Mans, chaque élève soit dans une écurie et voie la course de l’intérieur ! »
Aurélie BERLAND.
Samedi 15 octobre 2022, Ouest-France
Garage-école du Mans, 7, rue Blaise-Pascal (dans la zone du Vivier). Pour cette année, la classe est remplie.
1,5 million d’euros. C’est le coût total du projet, financé à 50 % par des fonds publics (État, Région, Département et agglomération), à 25 % par des entreprises et du mécénat, et à 25 % par l’activité commerciale facturée aux clients.
Commentaires du SNES-FSU 72 :
40 à 45 élèves d'ici deux ans : mais non ce n'est pas une concurrence vis-à-vis d'un établissement tel que le LPO Le Mans Sud, par exemple, dont les formations sur ce secteur ne font déjà pas toutes le plein.
Un projet financé à 50 % par des fonds publics : ou comment le domaine public se saborde gentiment !
En attendant, il a été question d'une ouverture en septembre, puis fin octobre. On vise maintenant décembre voire la fin de l'année. Il s'agit de formation en six mois ?