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Monsieur le Préfet,

 

Notre propos liminaire sera bref. Tout comme le temps consacré à la préparation de ce CDEN. En effet, nous n’avons reçu aucun document préparatoire. C’est à la fois inédit et sidérant. C’est surtout très inquiétant pour ce que cela dit de l’état du dialogue social dans notre beau pays et notre beau département. Car, pourquoi siégeons-nous ce soir ? Pour être informés des décisions prises par le Conseil Départemental sans aucune concertation préalable ? Le CDEN ne serait, dès lors, qu’une simple chambre d’enregistrement dont les membres sont autorisés à émettre des remarques sur des décisions arrêtées dans le secret de quelques bureaux anonymes.

 

Nous pensions, probablement naïvement, que le dialogue social dont ne cessent de nous tympaniser les différents responsables politiques était autre chose que de simples paroles. Il faut croire qu’il n’en est rien et que, décidément, en France aujourd’hui les organisations syndicales comme la nôtre sont considérées comme quantité négligeable, comme des fâcheux qui gênent.

 

Pourtant ces organisations syndicales qui viennent d’être légitimées par les récentes élections professionnelles (malgré les conditions de vote électronique très défaillantes, peu propices à la participation) ont des choses à dire sur la réalité du monde de l’éducation aujourd’hui. Et même des choses susceptibles d’intéresser le Conseil Départemental. Par exemple les températures de 14, 12 voire même 8 degrés qui règnent dans les salles du collège du Petit Versailles à La Flèche. Situation scandaleuse qui a conduit des collègues à cesser le travail. Action qui fait la Une de la presse régionale mais qui est également relayée par des médias nationaux. Action qui n’aurait pas dû avoir lieu puisque les collègues avertissent la collectivité territoriale depuis des années. Action qui doit alerter le Conseil Départemental car d’autres collègues, dans d’autres collèges, alertent sur cette question des températures. Il est plus que temps que le Conseil Départemental se saisisse de la question du bâti scolaire et se lance dans une politique volontariste pour assurer aux personnels et aux élèves des conditions de travail dignes, dans des locaux qui ne se transforment pas, au gré des saisons, en glacières ou en serres tropicales ; dans des locaux à la qualité de l’air garantie par des dispositifs de mesure et de recyclage, comme la plus élémentaire prudence sanitaire l’impose et comme l’État lui-même le prescrit.

 

Oui, décidément, les organisations syndicales ont des choses intéressantes à dire, pour peu que l’on se donne la peine de les écouter et, un tant soit peu, de les considérer.

Le Kiosque

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